
Présenté le lendemain à un juge, il a été mis sous mandat de dépôt pour «outrage, incitation à la haine et déstabilisation des institutions». Cet acte d’inculpation, selon toute vraisemblance, a trait à des faits qui remontent à l’année dernière, lors de son passage sur le plateau d’un célèbre Web TV de la place. Dans l’élément qui circule abondamment sur les différentes plate-formes, depuis son arrestation, l’intéressé s’illustre par des propos très désobligeants à l’endroit du Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara.
«Alassane est un ennemi du Mali», laisse-t-il entendre en jurant la main sur le cœur tout en mettant en doute ses origines et sa nationalité ivoiriennes en ces termes : «On dit qu’il n’est pas ivoirien mais Burkinabé». En attendant son jugement prévu pour le mois de décembre 2025, il séjourne dans la prison centrale de la capitale ivoirienne. Et depuis, aucun officiel malien, y compris les autorités consulaires ainsi que l’ambassade du Mali en Côte d’Ivoire, n’a commenté cette arrestation qui offre l’occasion au riche voisin de prendre sa revanche après l’épisode des 49 militaires arrêtés par Bamako en 2022. Au demeurant, les autorités maliennes, en décidant d’écrire leur propre histoire, ont très peu de manœuvres diplomatiques pour obtenir la libération d’un de leur défenseur de circonstance. Et si elles venaient à appliquer la réciprocité tant chantée, les 3 millions de compatriotes vivant en Côte d’Ivoire pourraient faire les frais.
Conscient de ces réalités, des rumeurs persistent sur la volonté du célèbre prisonnier de s’offrir les services d’un avocat et ancien ministre malien pour tenter sauver sa peau. Et tout porte à croire qu’il s’agit de Me Kassoum Tapo, qui s’est installé, selon nos sources, dans la capitale ivoirienne après sa rupture d’avec le pouvoir en treillis. D’autres sources parlent également de Me Mamadou Ismaël Konaté.
En Attendant, de bonnes sources, par ailleurs, Mamadou Hawa Gassama, au moment de son arrestation, n’était pas possession du passeport diplomatique, contrairement aux spéculations. Son statut de conseiller du CNT est sans doute passé par-là. En effet, malgré les gymnastiques intellectuelles, les membres de l’organe législatif n’ont pas pu bénéficier du statut de député.
Amidou Keita
Source : Le Témoin