Les leaders des associations islamiques du pays, notamment l’Union Nationale des Femmes Musulmanes du Mali (UNAFEM), l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMA), la Ligue des Imams et Érudits du Mali (LIMAMA), la Ligue des Prédicateurs du Mali (LIPMA) et l’Association IQUIMAL-DINE, ont pris part à cette cérémonie de vœux pour le Mouharam 1447. L’événement a débuté par une lecture du Coran, suivie de l’intervention des membres du Réseau des Communicateurs Traditionnels pour le Développement (RECOTRADE). Dans son mot de bienvenue, Mahamane Niaré, représentant des familles fondatrices de Bamako, a souligné que cette cérémonie se tient dans un contexte où le pays a besoin de bénédictions, de paix et de réconciliation. Au nom des trois familles fondatrices, il a lancé un appel aux Maliens pour qu’ils œuvrent en faveur de la paix et de la réconciliation, conditions indispensables à la construction du pays. Les leaders religieux ont tour à tour évoqué la portée spirituelle du mois de Mouharam et les révélations divines associées à cette période. « Depuis des années, les musulmans demandent au gouvernement que le Nouvel An islamique soit célébré au même titre que le Ramadan et la Tabaski. Cela permettra à beaucoup de fidèles de mieux connaître le calendrier islamique », a déclaré Macky Bah, président de l’UJMA et vice-président du Haut Conseil Islamique du Mali.

Il a rappelé qu’à une occasion, l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta avait célébré le 1ᵉʳ jour de l’an islamique.

Il a également invité les musulmans à accorder plus d’importance à cette fête. Les leaders spirituels ont indiqué que l’an 1447 est placé sous le signe du Prophète Moïse, son premier jour coïncidant avec un vendredi. Selon eux, cette année s’annonce difficile, marquée par des catastrophes naturelles. C’est pourquoi ils ont exhorté les fidèles à faire preuve de modération et de tolérance. Des sacrifices ont été recommandés afin que l’année se termine dans la paix. Il est demandé à chaque homme d’offrir 45 F à une personne, à chaque femme 40 F, et à chaque enfant 20 F. Après l’intervention des représentants des différentes associations islamiques, le président du Haut Conseil Islamique du Mali, Chérif Ousmane Madani Haïdara, s’est exprimé dans un langage court et précis. Il a salué Me Mountaga Tall pour avoir eu l’idée de la commémoration du Nouvel An islamique. Il a rappelé que le respect envers autrui est l’un des principes fondamentaux de ce pays, bien avant l’avènement de la religion musulmane. « Les personnes les mieux indiquées pour assurer la bonne marche de la religion, ce sont les leaders religieux. Mais ils peuvent être épaulés par les autres musulmans. La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui en est un exemple frappant. C’est El Hadj Me Mountaga Tall qui a eu l’idée de valoriser la célébration du Nouvel An islamique, au lieu de se chamailler pour le 31 décembre qui est célébré par tout le monde », a déclaré le Chérif.

Selon lui, c’est Me Tall qui est venu proposer au Haut Conseil Islamique que les leaders religieux encouragent les fidèles à célébrer le Nouvel An islamique, en mettant l’accent sur l’explication de la religion et sur le changement de comportement.

« Me Mountaga Tall est venu nous proposer de valoriser la célébration du Nouvel An islamique. Ce jour-là, je n’ai rien dit devant lui, mais au fond de moi-même, je me suis beaucoup interrogé. Pour nous, ce sont des politiciens. Que des hommes politiques viennent chez les leaders religieux avec une telle idée, cela nous a surpris. C’est vrai qu’un homme politique peut aider les leaders religieux dans leur mission, mais une telle initiative venant d’un politicien nous a étonnés. Nous nous sommes dit que c’était juste. Même si nous n’avions pas eu l’idée, ce qu’il dit est vrai et nous devons la soutenir », a-t-il affirmé, ajoutant qu’ils ont décidé, avec l’accord de tous les leaders religieux, d’organiser une cérémonie grandiose. « Avec la situation difficile du pays, nous n’avons pas pu faire grand-chose. Qu’à cela ne tienne, nous saluons Me Mountaga Tall pour sa bonne initiative. L’idée de célébrer le Nouvel An musulman vient de Me Mountaga Tall. Désormais, le Haut Conseil Islamique du Mali la fera respecter. Cette initiative concerne tous les musulmans, et ils doivent s’en approprier », a insisté Haïdara.

Ensuite, Chérif Ousmane Madani Haïdara a formulé des bénédictions pour le Mali, pour les Maliens et pour les autorités. Que le Nouvel An 1447 soit une année de paix et de prospérité.

Il a profité de cette cérémonie de présentation de vœux pour appeler les musulmans à l’union, en particulier les leaders religieux. « Sans l’union, rien ne marche. Aucun développement n’est possible sans elle. Il est donc temps que les leaders religieux laissent beaucoup de choses derrière eux et se donnent la main. Le pouvoir d’un seul homme ne vaut rien. Tout dépend de la bonne intention. Dieu n’abandonne jamais celui qui est animé de bonnes intentions. Nous sortirons de cette crise, mais cela dépendra du comportement des leaders religieux. La méchanceté ne sert à rien », a-t-il averti. La cérémonie a pris fin par des bénédictions de l’imam de la Grande Mosquée de Bamako. ■

YOUSSOUF KONATE