Dans le cadre de la campagne pour l’élection du Président de la République, le candidat Soumaila Cissé, candidat de la plateforme d’alliance « Ensemble restaurons l’espoir » était le lundi 9 juillet 2018 face aux hommes de médias et à un nombre important de militants de ladite plateforme. C’était pour présenter son programme présidentiel qui entend mettre en œuvre une fois élu président de la République. Ce programme, intitulé aussi, « Ensemble restaurons l’espoir » est axé sur cinq grands piliers. Il s’agit de restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’État ; instaurer un véritable dialogue entre tous les Maliens ; mettre l’État au service des populations ; donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due et construire une économie performante et solidaire ; pour un cout de financement estimé à 7310 milliards de F CFA.
Le lundi 9 juillet dernier, la grande salle de conférences de l’Hôtel de l’Amitié a refusé du monde. Pour cause, l’équipe de campagne du candidat Soumaila Cissé, à la présidentielle du 29 juillet prochain y avait convié, les hommes de médias et de nombreux militants de la Plateforme d’alliance « ensemble restaurons l’espoir » pour écouter l’élu de Niafounké pour la présentation de son programme présidentiel.
En effet, après la présentation de la biographie du candidat par Me Demba Traoré, son directeur adjoint de campagne, Soumaila Cissé a près d’une heure durant, parlé des grands axes de son programme présidentiel pour la période 2019-2023. Une fois élu à la Magistrature suprême du pays, M. Cissé a promis « d’engager immédiatement un processus politique pour résoudre la crise du Centre ». Cela, dit-il, à travers un processus fondé sur un dialogue intra et intercommunautaire, afin que toutes les populations de ces régions conviennent des conditions de leur cohabitation et de leur accès aux ressources naturelles. Aussi, le candidat de la plateforme d’alliance « ensemble, restaurons l’espoir » au nom du Peuple malien, se donne cinq ans pour mettre fin définitivement à la crise sécuritaire et pacifier le pays. Une fois aux affaires, le candidat Cissé entend mettre en place de gouvernement de redressement national pour conduire, entre autres, les réformes nécessaires pour refonder l’Etat et imposer la paix, avec une mise diligente de l’Accord, qu’il trouve être d’une importance capitale, dans la quête du pays d’une paix et d’une réconciliation. Il promet également de lutter énergiquement contre le clientélisme, la corruption et autres, en défendant l’intérêt général.
Restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’Etat
Spécifiquement, pour ce premier pilier, le candidat Soumaila Cissé, promet dans un premier temps d’assurer la stabilité et la réconciliation nationales tout en mobilisant et remobilisant les forces armées et de sécurité ; de redéployer l’Etat sur l’ensemble du territoire au service des citoyens, d’engager une lutte implacable contre les violations des droits de l’homme tout en œuvrant pour la réconciliation nationale. Ici, dans un second temps, Soumaila Cissé pense qu’il faut consolider nos institutions pour bâtir une société basée sur la justice, le travail et le mérite. Pour atteindre cet objectif, il propose le renforcement de la démocratie ; le fonctionnement des institutions et le contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement.
Pour pouvoir restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’Etat, le président et candidat de l’URD s’est engagé à entreprendre plusieurs actions dont la création de Brigades d’Intervention Rapide (BIR), composées de soldats et de gendarmes maliens, déployées dans le Nord et le Centre du pays pour être plus réactifs face aux menaces et aux attaques ; l’amélioration du budget de l’armée et l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité, en concertation avec les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ; le renforcement de la gouvernance ; le renforcement de l’équipement militaire adapté aux types de menaces, la prise en compte des familles de ceux qui ont fait le sacrifice suprême.
Dans le cadre de redéploiement de l’Etat sur l’ensemble du territoire malien au service des citoyens, comme mesures principales, Soumaila Cissé compte prendre sont, entre autres, la mise en œuvre de manière diligente du processus de DDR; la mise en place d’un programme vigoureux de lutte contre le trafic de drogues, la circulation et la détention illégale d’armes ; la mise en œuvre d’un plan coordonné de redéploiement des forces armées et de sécurité au Nord et au Centre dans le cadre d’un plan global de sécurisation du territoire, en concertation étroite avec les forces partenaires et la mise en place d’un plan de protection des grands chantiers publics et des matériels de l’Etat dans les régions du Nord et du Centre.
Il s’agira aussi de consolider les Instructions pour bâtir une société basée sur la justice, le travail et le mérite. Pour ce faire, le candidat Cissé entend renforcer la démocratie et le contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement. Ici, comme mesures principales, Soumaila Cissé compte faire adopter une loi assurant un meilleur accès des partis politiques aux médias d’Etat, reformer le système de représentation à l’Assemblée Nationale pour permettre aux jeunes, aux femmes et aux Maliens établis à l’étranger d’avoir un quota, soit 40% pour les jeunes et femmes. Sous ce chapitre, le candidat compte réduire le train de vie de l’Etat, donner un nouveau souffle à la décentralisation, bâtir une administration moderne, impartiale et proche des citoyens ; tout en améliorant l’administration de la justice et mettant les intérêts nationaux au cœur de la diplomatie.
Instaurer un véritable dialogue entre tous les Maliens
Pour ce pilier, une fois à Koulouba, le candidat Soumaila Cissé promet d’abord un Etat à l’écoute de ses citoyens, en développant un dialogue social, constructif et apaisé. Il entend, entre autres, instaurer un débat constructif avec les autorités coutumières et religieuses ; en garantissant une véritable liberté de presse malienne, avec à la clé, une révision du statut de l’ORTM pour lui assurer une plus grande indépendance et en renforçant les moyens des médias publics pour mieux remplir leur mission de diffusion de la culture et des savoirs. Il s’agira procéder à une réforme institutionnelle du secteur en vue d’unifier et de renforcer la régulation, ainsi que l’élaboration de cahiers de charges associés aux autorisations accordées aux exploitants des services de communication ; faciliter le meilleur accès des médias privés aux services publics et aux annonces publicitaires de l’État ; augmenter l’appui à la presse privée ; sécuriser les journalistes dans l’exercice de leur métier. La culture et le sport, ciment de l’unité nationale verront également la réalisation de plusieurs mesures.
Mettre l’Etat au service des populations
Pour le candidat Soumaila Cissé, notre pays est encore parmi les derniers dans le classement du PNUD sur l’indice de développement humain ; car 175ème sur 186 pays classés. Et, le Mali n’a atteint, selon lui, partiellement qu’un seul des objectifs de développement du millénaire malgré les engagements publics des autorités. Il trouve que l’Etat doit assoir sa légitimé en se mettant au service des populations. Cela se passe, selon le candidat Cissé, par la réorganisation de notre système de santé pour accroitre la qualité et l’offre de soins, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Il y a aussi le renforcement de la qualité du système éducatif, de la protection sociale et de la solidarité nationale et l’amélioration de l’accès à l’habitat et aux infrastructures. Ainsi, dans le domaine de la santé, le candidat propose plusieurs mesures dont l’élimination des disparités régionales et amélioration des soins primaires avec comme objectifs : la médicalisation de tous les CSCOM par le recrutement systématique des diplômés en médecine avec des équipements appropriés et autres. Il faut retenir aussi que les autres chapitres de ce pilier ont également plusieurs mesures à mettre en œuvre.
Donner aux jeunes et aux femmes la place qui leur est due dans la société malienne
Dans ce pilier, le candidat Soumaila Cissé, entend donner dans un premier temps, toutes les chances aux jeunes. Cela, en faisant du CNJ un organe consultatif, ouverture de guichets uniques/jeunesse pour permettre à cette couche d’accéder à la bonne information concernant la santé, l’emploi, la formation et autres. Ici, comme dit plus haut, les jeunes auront un quota de 20% des députés. Dans un second volet, M. Cissé compte assurer la promotion des femmes et leur implication dans la vie publique. Cela, en respectant et appliquant la loi relative au genre, organisant également des assises sur la condition féminine et autres.
Construire une économie performante et solidaire
Ici, le candidat Soumaila propose de construire une économie compétitive et créative d’emplois durables. Cela, en faisant du secteur privé le moteur de la croissance, en assurant un meilleur financement de l’économie. Il entend mettre en place des politiques sectorielles d’accompagnement ; tout en modernisant le secteur des Transports et le renforcement et l’accessibilité de l’Energie. Aussi, il s’agira de valoriser pleinement les atouts de l’économie du pays en modernisant et diversifiant l’agriculture avec une amélioration de la productivité et de la valeur ajoutée. Aussi, il s’agira de rationnaliser la gestion de la ressource halieutique, de garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population. Avec son projet présidentiel, le candidat Cissé compte accroitre l’impact du secteur minier dans le développement du pays, dynamiser l’artisanat et le tourisme et rebâtir le secteur industriel.
Ces chapitres sont dotés de plusieurs mesures que le candidat compte mettre en œuvre, une fois élu Président de la République du Mali.
Le financement
Le financement global du programme du projet présidentiel du candidat Soumaila Cissé est estimé à plus de 7 310 milliards de FCFA, soit, selon lui, 82,4 % du PIB de 2017. Ainsi, selon M. Cissé, pour la période 2019-2023, la modernisation et la remobilisation des forces armées et de Sécurité nécessiteront un financement de 994 milliards, 800 millions de F CFA, les routes 1740 milliards, l’industrie 31 milliards, la sécurité alimentaire 250 milliards. Aussi, le secteur élevage 94 milliards, la télécommunication 220 milliards, la filière coton 1004 milliards, la production du riz et d’autres céréales pour 900 milliards, l’irrigation 146 milliards. Quant à l’Office du Niger, il aura pour cette période 751 milliards, le domaine de la protection de l’environnement plus de 52 milliards, l’énergie 160 milliards, le transport fluvial 145 milliards, l’eau et l’assainissement 40 milliards, le système éducatif pour 472 milliards et l’accès à l’habitat et aux infrastructures urbaines pour 205 milliards. Le tout pour plus de 7310 milliards de F CFA.
Le candidat à la présidentielle du 29 juillet prochain a conclu en faisant la comparaison de son programme avec les programmes d’accélération de la croissance et de transformation structurelle en cours dans les pays voisins. Il trouve que ce chiffre se compare favorablement à ceux de ces pays où les ratios programme/PIB sont beaucoup plus élevés, avec 178% du PIB au Benin, 227% du PIB au Burkina Faso, 178% du PIB au Niger qui a été financé par les partenaires publics et privés, 185% du PIB 2013 au Togo, et 99% du PIB 2013 au Sénégal. Comme pour dire que son programme présidentiel est réaliste et réalisable.
Dieudonné Tembely
Source: infosepte