En prélude à la première édition du Salon International de l’Industrie du Mali, prévue du 19 au 21 avril 2018 à Bamako, le Ministre en charge du Développement Industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, a entamé une tournée dans les régions du pays afin de s’imprégner davantage des potentialités dont dispose chacune d’elles. L’objectif est d’aider les industriels à apporter des projets porteurs de développement à l’appréciation des investisseurs qui seront au Salon. Ainsi, les 23 et 24 février 2018, le ministre, accompagné d’une forte délégation composée des techniciens du secteur, a tâté du doigt les réalités industrielles des régions de Sikasso et Ségou.
Reconnue comme une région de grande potentialité industrielle, Sikasso a été la région où le ministre Mohamed Ali Ag Ibrahim a débuté sa visite, le 23 février 2018. Ainsi, au cours des échanges, il ressort que Sikasso sera présent au Salon avec 8 projets dotés d’une étude de faisabilité et 5 projets sans étude. Ces projets concernent essentiellement la réalisation des nouvelles unités industrielles et la relance des anciennes telles que l’Usine de Thé de Farako.
Lors de cette rencontre, le Maire de la Commune urbaine de Sikasso, KalfaSanogo, a rappelé que sa région produit énormément de produits qui entrent dans le cadre de l’industrialisation. « Ce Salon est un espoir pour toute la région de Sikasso qui joue un grand rôle dans le rayonnement du développement industriel du Mali». Selon Monsieur le maire, Sikasso a une grande potentialité (pomme de terre, noix de karité, etc.) qui n’est pas suffisamment exploitée. KalfaSanogo a enfin déploré la disparition des unités industrielles de la troisième région à cause du manque de matières premières. « S’ils avaient investi dans la transformation des produits locaux, ces industriels n’auraient pas disparu aujourd’hui», a-t-il déclaré.
La relance de l’usine de thé de Farako s’impose
Quant au Président du Conseil Régional de Sikasso, Yaya Bamba, il a précisé que la mission des collectivités doit consister à favoriser des actions pouvant booster le secteur privé, moteur du développement local. Le conseil régional de Sikasso a accompagné une dizaine d’entreprises en matière de gestions des affaires. « Les petites et moyennes industries constituent à notre sens un bon terreau pour l’industrialisation. Monsieur le ministre, le conseil de Sikasso apprécie votre démarche et la soutient. Car, elle permettra de consolider les acquis et d’explorer de nouvelles pistes. Au regard de ses potentialités, la région de Sikasso souhaite vivement la relance de l’usine de thé de Farako qui a fait, à un moment donné, la fierté du Mali», a-t-il souligné. Pour la réussite de ce développement industriel, le président du conseil a insisté sur la viabilisation de la zone industrielle et la réalisation des infrastructures routières afin de relier les localités reculées de la ville de Sikasso.
L’Etat va favoriser le financement des projets retenus
Le ministre a rencontré les opérateurs industriels de Ségou le 24 février 2018. Cette région sera également présente au Salon avec 5 projets accompagnés d’étude de faisabilité et 9 idées de projets sans étude. Ces projets concernent essentiellement le secteur agro-industriel et alimentaire, dont la création d’un abattoir moderne, une ferme laitière de la Région de Ségou et une unité de fabrication d’aliments d’embouche et autres. « Le pré-salon sera une occasion pour les industriels de Ségou d’amorcer le développement industriel », a souligné Ba Moussa Touré, représentant du maire de Ségou.
Le Président du conseil régional de Ségou, Siaka Dembélé, a précisé que « Ce salon va nous permettre de briser la glace dans le cadre du développement industriel. Force est de reconnaître que le développement industriel de Ségou n’est pas à la hauteur des potentialités de la région ».
Selon le ministre du Développement industriel, Mohamed Ali Ag Ibrahim, ce Salon permettra d’attirer les investisseurs et d’accompagner les industriels du Mali. « Le Mali est un pays de gros investissements. Au cours de ce salon, il s’agira de partager les projets des industriels avec les partenaires. Nous n’avons pas les moyens pour les financer, mais, il s’agit de favoriser ce financement en faisant la diffusion auprès des partenaires », a-t-il précisé. Pour le ministre, c’est un décollage de l’industrialisation pour le Mali. « Il est prévu des pré-salons dans toutes les régions afin de prendre les spécificités de chaque région », a-t-il ajouté. Il a également invité les industriels à tout mettre en œuvre pour que ce Salon soit une activité gagnant-gagnant. « Il est très difficile d’asseoir un vrai développement industriel sans une zone industrielle. Nous travaillons à satisfaire ce besoin ici à Sikasso. Car, on ne peut pas parler aujourd’hui du développement industriel au Mali sans parler de Sikasso ».
Mohamed Ali Ag Ibrahim, a enfin souligné que ce salon vise à assurer la décentralisation de l’industrialisation, à contribuer à la valorisation des potentialités régionales et à identifier les projets industriels structurants. « Nous avons souhaité que ce Salon ne soit pas un Salon de Bamako. Mais plutôt un Salon de la réalité du Mali, d’où le sens de ces rencontres avec les opérateurs régionaux », a-t-il déclaré. Le ministre a également invité les autres opérateurs industriels des régions de Sikasso et Ségou qui sont en retard dans leurs projets, à les faire parvenir à la commission d’organisation du Salon dans les jours à venir. « Nous voulons que chaque région du Mali ait ses stands lors du Salon. Cela permettra à chacune des régions de présenter ses filières et ses potentialités industrielles aux investisseurs», a-t-il conclu.
Des potentialités sous-exploitées
Dans une présentation sur le Salon, Mme Traoré Niamoye Baby, Chef de mission du Ministère dans les deux régions, a rappelé que le développement économique du Mali repose sur l’industrialisation. « Ce salon vise essentiellement le développement industriel, à travers la transformation des produits locaux comme les oléagineux, le karité, la gomme arabique, l’arachide et autres». Pour elle, il consistera à créer des opportunités entre les entreprises maliennes et étrangères en vue de booster le secteur avec l’adoption d’une démarche de qualité. « Le Mali dispose des potentialités exceptionnelles, mais sous-exploitées. Pendant le salon, il y aura des panels et des rencontre B to B entre les investisseurs et les industriels en vue de faciliter le financement de leurs projets ». a-t-elle souligné.
Quant à Mme Maïga Mariam Maïga, de la Direction Nationale de l’Industrie, elle a déclaré que ces différentes visites consistent à identifier la liste des filières porteuses des régions et échanger avec les exposants sur leurs projets avant l’ouverture officielle du Salon.
Ousmane Ballo envoyé spécial
Le Challenger