Dans un préavis de grève en date du 7 mai 2020, déposé sur la table du gouvernement, le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale (SYLTMAT) et le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC) exigent la mise à disposition d’au moins 4 agents de sécurité pour les membres des cabinets des gouverneurs (Directeur de cabinet, Conseiller aux Affaires administratives et juridiques, Conseiller aux Affaires Economiques et financières), 06 agents pour les préfets, 04 pour chacun des deux adjoints et chaque sous-préfet. En outre, les deux syndicats souhaitent l’escorte à l’occasion de tous les déplacements des représentants de l’Etat à l’intérieur et en dehors de leurs circonscriptions dans la région. A défaut d’avoir gain de cause, le SYLTMAT et le SYNAC décident « d’observer une grève de 72 heures allant du mardi 26 mai 2020 à zéro heure au jeudi 28 mai 2020 à minuit, pour réclamer la sécurisation des représentants de l’Etat conformément aux dispositions des articles 73 et 74 du statut du corps, préfectoral et de celles des décrets N°2014-0944, 0945 et 0946 du 31 décembre 2014 fixant respectivement le cadre organique de la région, du cercle et de l’arrondissement ».
Le Syndicat libre des travailleurs du ministère de l’administration territoriale (SYLTMAT) sous la plume de Mahamane Sidiya MAIGA, et le Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC), sous la plume de Ousmane Christian DIARRA ont rappelé, dans leur préavis de grève, les multiples démarches des deux syndicats pour réclamer la sécurisation des représentants de l’Etat dans l’exercice de leurs fonctions à travers : l’organisation d’un sit-in le 18 juin 2018 par les représentants de l’Etat dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti et la remise d’une déclaration conjointe à l’intention du Gouvernement, l’appel lancé le 17juin 2019 par les syndicats à tous les représentants de la Région à se replier sur les villes plus sécurisées.
Les deux syndicats ont déploré les multiples promesses non tenues par les responsables gouvernementaux pour assurer la sécurité des représentants de l’Etat, notamment à l’occasion des élections législatives de mars et d’avril 2020. Dans ce préavis de grève dont nous avons copie, les syndicats ont rappelé la multiplication des cas d’enlèvement des représentants de l’Etat dont l’enlèvement du préfet de Tenenkou, du préfet de Gourma Rharous (en otage), des sous préfets de Hombori (Douentza), de Tilemsi (Goundam) et de Farako (Ségou, toujours en otage), de la tentative d’enlèvement du sous-préfet central de Douentza, des menaces de mort des préfets de Ménaka, d’Ansongo, de Goundam, du premier adjoint au préfet de Bandiagara, des sous préfets centraux de Koro et Bankass, des sous-préfets de Diankabou (Koro), Dioungani (Koro), Madougou (Koro), Kanibonzon (Bankass) etc.
Ils ont rappelé les cas d’atteinte à la vie et à l’intégrité physique et morale du préfet d’Anderaboukane (blessé par balles), du sous préfet de Dinangourou (tué par des engins explosifs improvisés), du sous-préfet de Ouinenden (assassiné à domicile), du sous-préfet de Dioura (blessé par balles) etc. Des cas de destruction des préfectures ont été évoqués aussi par les syndicalistes.
Au regard de ce qui précède, le SYLTMAT et le SYNAC décident « d’observer une grève de 72 heures allant du mardi 26 mai 2020 à zéro heure au jeudi 28 mai 2020 à minuit, pour réclamer la sécurisation des représentants de l’Etat conformément aux dispositions des articles 73 et 74 du statut du corps, préfectoral et de celles des décrets N°2014-0944, 0945 et 0946 du 31 décembre 2014 fixant respectivement le cadre organique de la région, du cercle et de l’arrondissement ».
Les deux syndicats exigent la mise à disposition d’au moins 4 agents de sécurité pour les membres des gouverneurs (Directeur de cabinet, Conseiller aux Affaires administratives et juridiques, Conseiller aux Affaites Economiques et financières), 06 agents pour les préfets, 04 pour chacun des deux adjoints et chaque sous-préfet, la facilitation du voyage auprès de la MINUSMA en priorité UNE aux représentants de l’Etat des réglons du Nord et du Centre ; l’escorte à l’occasion de tous les déplacements des représentants de l’Etat à l’intérieur et en dehors de leurs circonscriptions dans la région ; l’affectation d’un agent de protection rapprochée à tous les représentants de l’Etat à l’instar des gouverneurs de région et leur prise en charge par le budget d’Etat ; copier coller sur bamada.net la prise en charge des familles des otages jusqu’à leur libération soit un million de FCFA par mois ; la prise en charge intégrale des frais médicaux des représentants de l’Etat blessés par les engins explosifs improvisés ou traumatisés dans leur intégrité physique ou psychique.
Enfin, ils exigent l’adoption immédiate du statut particulier des administrateurs civils (dont le projet est déposé depuis 2018 au niveau du MDSTFP) avec des primes et indemnités spécifiques liés à ce corps.
« Les comités exécutifs nationaux du SYNAC et du SYLTMAT se réservent le droit de mener toutes actions fortes, conformément à la réglementation en vigueur, en cas de non satisfaction de ces doléances », révèle le préavis de grève du SYLTMAT et du SYNAC adressé aux ministres du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique et celui en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Aguibou Sogodogo
Source: Journal le Républicain- Mali