L’Alliance pour une révolution verte en Afrique (Agra) entend participer à l’amélioration de la performance des femmes opérant dans le secteur de l’agro-industrie, en facilitant leur accès aux marchés, au commerce, au financement et aux investissements.
Sa représentation à Bamako a, à cet effet, lancé mercredi dans un hôtel de la place, une plateforme virtuelle dénommé «Value4HER». Ce programme continental s’adresse aux femmes d’affaires opérant dans les onze pays d’intervention de l’organisation.
Tenue sous forme de panels, la rencontre a regroupé des partenaires publics et privés, des femmes entrepreneures intervenant dans l’agro-industrie au Mali. Elle a été l’occasion d’attirer l’attention de l’assistance sur les défis permanents dans le processus de production, de gestion post-récolte, de commercialisation et de financement. Ces panels ont également été mis à profit pour faciliter le dialogue entre les femmes leaders de l’agro-industrie et les acteurs du domaine.
Plaçant l’événement dans son contexte, le représentant de l’Agra au Mali a rappelé que son organisation a récemment développé une nouvelle stratégie pour catalyser la transformation inclusive du secteur agricole en Afrique. Destinée à 11 pays, dont le Mali, elle vise l’amélioration de la productivité et des conditions de vie de près de 30 millions de producteurs et productrices, a expliqué Dr Bouréma Dembélé.
Ce choix s’explique, selon lui, par le fait que les femmes jouent un rôle très important en Afrique notamment au Mali. à titre d’illustration, elles fournissent jusqu’à 50% de la main d’œuvre agricole et produisent de la nourriture tout en assurant la sécurité alimentaire, argumentera-t-il.
Mais, déplorera le représentant de l’Alliance au Mali, les inégalités fondées sur le sexe dans l’accès et le contrôle des ressources productives et financières entravent leurs productivités. Dans l’exercice de leurs activités (micros entreprises et en grande partie informelles), elles négocient souvent sur les marchés locaux saturés où une concurrence intense réduit leur avantage éventuel, analysera-t-il.
Pour surmonter ces entraves, la plateforme «Value4HER» leur offre une nouvelle opportunité à travers des services diversifiés comme l’accès à l’information, la mutualisation des savoirs, la possibilité d’exposition des produits, l’accès au partenariat, aux financements et aux investissements, a expliqué Dr Bouréma Dembélé. Elle leur permet ainsi de s’adapter également au contexte de la pandémie de Covid-19 qui a fortement affecté les chaînes d’approvisionnement et les flux commerciaux des entreprises.
Toute chose qui, espère la directrice de l’entreprise Faso Kaba Sarl, permettra de mettre en relation les femmes entrepreneures évoluant dans l’agro-industrie afin de les aider à faire prospérer leurs activités. Les aidant ainsi à relever les défis (accès à l’information, formation, financement, à la terre, au marché bien structuré, etc.) auxquels elles sont confrontées, plaide Oumou N’Tji Coulibaly.
L’Alliance pour une révolution verte en Afrique a été créée depuis une dizaine d’années grâce à la détermination de l’ancien secrétaire général de l’Onu, Koffi Annan. Son objectif est d’aider à lancer une révolution verte durable et équitable authentiquement africaine avec l’ambition d’augmenter la productivité des petites exploitations agricoles. Il s’agit d’aider ainsi des dizaines de millions de personnes à sortir de l’extrême pauvreté et de réduire considérablement la famine.
Makan SISSOKO
Source : L’ESSOR