Comme chaque année, les maliens se trouvent toujours confrontés à l’épineuse question de la bonne organisation du pèlerinage à la Mecque, notamment des aspects logistiques d’hébergement, d’accomodation et d’encadrement pratique sur le terrain des rites.
Une fois de plus, ce qui semble à une règle établie, a été observée, c’est à dire ne tirer de conclusions sur les tares et erreurs des années antérieures. Les organisateurs s’accordent généralement sur un bon déroulement de l’événement, appuyé de témoignages complaisants à la télé et sur d’autres organes de presse au bon plaisir d’un ministère de tutelle…
Comment dans ces conditions, attenuer les peines et souffrances qu’endurent la plupart de nos pèlerins…tant de la filière gouvernementale que des privés?
Certains véhiculent l’idée dogmatique à faire admettre que les difficultés signifient l’agrément divin du Hadj. Ce qui est un mensonge évident.
Nous avons, à plusieurs reprises essayé d’attirer l’attention de nos responsables sur la problématique des difficultés liées à l’organisation du pèlerinage, afin de prendre des dispositions pour corriger, améliorer les insuffisances et lacunes répétitives incessantes (singulièrement), des opérations d’encadrement dans les lieux saints.
– Les carences notoires (surtout à Médine) commencent au niveau des logements.
L’exiguïté des lieux par rapport au nombre de pèlerins (ajoutée aux délais impartis de libération des locaux) cause d’ennuyeux désagréments inadmissibles. La durée de séjour de certains groupes de pèlerin n’atteint pas une semaine à Médine.
– Les étapes pratiques proprement dites sur le terrain, de la Mecque à Arafat comportent tout autant des difficultés allégeables, pourvu qu’on le veuille.
L’organisation du pèlerinage doit être coordonnée en amont et en aval. Les technocrates des différents ministères concernés et les organisations religieuses du Haj ne se rendent pas compte (ou du moins esquivent) qu’une bonne organisation du pèlerinage ne se décide pas qu’en amont, mais répond plutôt à des préalables incontournables dont le premier est LA CONNAISSANCE PRATIQUE TOPOGRAPHIQUE ET LINGUISTIQUE DU TERRAIN.
D’aucuns pensent que l’encadrement des pèlerins maliens est professionnalisé, par la mobilisation d’agents de la protection civile qui les accompagnent. Voilà une illusion utopique. Des deux centaines de jeunes bénévoles (tous natifs d’ici) de nos équipes de recherches lors de la catastrophe de Mina en 2015, il n’y a pas plus de cinq éléments d’entre eux dont les opérateurs maliens se rattachent les services, pendant, qu’ils font l’objet d’enchères et de spéculations de la part d’autres « missions de Haj » des pays de la sous région.
Nous réitèrons quelques suggestions (non exhaustives) à une bonne organisation du pèlerinage:
1- Implication du Consulat Général du Mali à Djeddah à tous les niveaux de décisions administratives locales et de signature de contrats de logement.
2 – Les encadreurs et guides (hormis la logistique de supervision), doivent être des résidents maliens (ou west africains) en Arabie Saoudite maîtrisant parfaitement bien la langue et les sites.
3 – Autoriser l’accès aux campements de nos pèlerins sur les sites de Mina & Arafat aux résidents maliens. Bon nombre de nos compatriotes bénéficie de leur assistance et de leur soutien spontanés dans ces lieux…particulièrement quand ils s’égarent dans la cohue des va-et-vient dans la vallée de Mina.
Il est temps de mettre en place une véritable structure de gestion et d’encadrement du Haj à Djeddah à l’instar de certains pays, plutôt que de continuer à tenir des forums d’après pèlerinage, dont personne n’évoquera les erreurs et désagréments réels…intérêts des uns et des autres obligent.
Daouda D. Doumbia
Malizine