La Banque de développement du Mali et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) ont signé, vendredi dernier, un contrat de prêt d’un montant de 10 milliards FCFA relatif à la mise en place d’une ligne de refinancement en faveur de la BDM.
La cérémonie de signature s’est déroulée sous la présidence du ministre de l’Économie et des Finances, Boubou CISSE, représentant résident de la BOAD, en présence du PCA de la BDM, Ag HAMANI.
Le ministre CISSE, en campant le décor, a indiqué que cette signature de contrat était extrêmement importante pour le Gouvernement parce que touchant une problématique pour le pays, à savoir les PME/PMI, et à laquelle il se doit de trouver une solution adéquate. Pour lui, c’est même une exigence. Il souligne des efforts déjà fournis pour apporter une réponse : amélioration de l’environnement des affaires ; efforts des banques pour adapter leurs offres et services ; efforts des partenaires techniques et financiers.
Selon Boubou CISSE, s’il y a un obstacle à la création et à la promotion des PME/PMI, c’est bien l’accès au financement. Le contrat de mise à disposition de la BDM est une réponse, à ses yeux, à cet obstacle. Aussi, a-t-il insisté pour que l’argent aille effectivement aux PME/PMI et non aux grands commerçants.
Le vice-président de la BOAD, Bassary TOURE, a fait savoir que la cérémonie de signature du jour qui est la deuxième du genre marque un nouveau tournant dans la coopération qui existe entre les deux institutions, depuis plus de 15 ans. Il souligne qu’après une première prise de participation, en 1989, la particularité de ce deuxième concours sous la forme d’une ligne de refinancement, pour un montant de 10 milliards FCFA, réside dans le fait qu’il s’inscrit dans le cadre d’un programme initié par la BOAD et son partenaire allemand KfW visant à soutenir par le canal des banques commerciales les petites et moyennes entreprises de l’UEMOA, en finançant leurs investissements, dans le but d’augmenter leur productivité, leur compétitivité et de créer de l’emploi.
Pour M. TOURE, la cérémonie de signature traduit l’intérêt tout particulier que la banque porte au financement des PME, lesquelles constituent la base du tissu économique de nos pays. En cela, a-t-il mis en exergue, elles représentent un puissant levier en matière de création d’emplois et de richesses.
Nonobstant ce rôle important des PME, dans la croissance économique de nos États, des contraintes majeures freinent leur développement, notamment les difficultés à obtenir des financements du système bancaire et financier classique, car constituant une clientèle risquée du fait de leur manque d’organisation, la plupart évoluant à la limite de l’informel, déplore le vice-président.
À cela, il ajoute l’insuffisance dans nos États d’institutions de financement spécialisées à même d’offrir des ressources adaptées aux besoins de financement des PME.
Le vice-président a, par ailleurs, souligné qu’au-delà des enjeux stratégiques liés à sa mission de Banque de développement, la mise en place par la BOAD de cette ligne de refinancement en faveur de la BDM est intervenue après une évaluation rigoureuse de l’institution qui a mis en évidence, entre autres, un niveau de fonds propre suffisant, une activité en progression aussi bien en termes d’emplois que de ressources et une situation financière satisfaisante dans un environnement bancaire très concurrentiel.
Le Directeur général de la BDM, Bréhima Amadou HAIDARA, a indiqué que l’environnement bancaire avait besoin d’un nouveau souffle pour mieux répondre aux besoins de financement des économies. Ces besoins, a-t-il précisé, constituent une opportunité à exploiter pour les banques ; aussi constituent-ils à la fois un défi à relever et une source de revenus et de croissance pour le secteur bancaire. L’énormité de ces besoins dans nos pays, fait-il savoir, requiert des solutions innovantes.
M. HAIDARA, à son tour, a souligné le rôle important des PME/PMI dans le décollage économique et social des pays africains, car elles sont créatrices d’emplois et de richesses. Toutefois, elles sont confrontées à des problèmes de financement. C’est pour combler ce déficit, a expliqué le DG que la BDM a décidé d’approfondir son partenariat avec la BOAD pour répondre aux attentes des PME/PMI de nos économies, car cette institution dispose d’un produit pouvant satisfaire ce besoin.
Par Bertin DAKOUO
Source: info-matin
