Un tribunal ougandais doit rendre son jugement jeudi dans le procès de 13 auteurs présumés du double attentat qui avait fait 76 morts le 11 juillet 2010 à Kampala, une attaque revendiquée par les islamistes somaliens shebab affiliés à Al-Qaïda.
Les engins avaient explosé dans un restaurant et un bar de la capitale ougandaise, au moment de la retransmission en direct de la finale de la Coupe du monde de football 2010 entre les Pays-Bas et l’Espagne. Cette double attaque est la plus meurtrière en Ouganda depuis des décennies.
“Il y a 13 suspects et le jugement devrait être rendu aujourd’hui”, a déclaré à l’AFP Solomon Muyita, porte-parole de l’appareil judiciaire ougandais.
Les accusés ont plaidé non coupable et encourent la peine de mort. La décision doit être lue par le juge Alfonse Owiny-Dollo devant la Haute Cour de Kampala.
Les 13 accusés – sept Kényans, cinq Ougandais et un Tanzanien – doivent répondre de terrorisme, meurtre et appartenance à une organisation terroriste.
Leur procès avait été retardé après l’assassinat en mars 2015 de la procureur en chef Joan Kabezi, tuée par balles par des hommes en moto alors qu’elle rentrait chez elle en voiture avec ses trois enfants.
“Cela a été un long procès, mais tout sera terminé aujourd’hui lorsque le jugement sera rendu”, a assuré Solomon Muyita.
Deux hommes avaient déjà été jugés coupables en 2011 pour leur rôle dans les attaques de 2010.
Edris Nsubuga avait échappé à la peine de mort car il avait plaidé coupable de terrorisme et exprimé des regrets “sincères”, selon la cour. Il avait ensuite été condamné à 25 ans de prison, son co-accusé écopant de cinq ans pour conspiration en vue de commettre des actes terroristes.
Le double attentat de Kampala avait constitué la première action d’envergure des shebab en dehors des frontières de la Somalie. L’attaque avait été perpétrée en représailles au déploiement en 2007 des troupes ougandaises au sein de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom).
Les shebab ont depuis perpétré des attentats de grande envergure au Kenya voisin, dont l’armée a intégré l’Amisom en 2011.
Ils ont ainsi revendiqué les attaques contre le centre commercial Westgate de la capitale kényane Nairobi, qui ont fait au moins 67 morts en 2013, et celle contre l’université de Garissa, dans l’est du Kenya, qui a fait au moins 148 morts dont 142 étudiants en avril 2015.
Avec AFP