Une étude de faisabilité permettra de déterminer la démarche à suivre. Mais déjà, le Programme prévoit la création de 20 Nouveaux villages agricoles (NVA) dans les zones à fort potentiel aménageable.
La création de Nouveaux villages agricoles (NVA) devra contribuer à accélérer considérablement le processus de modernisation du secteur agricole indispensable à la promotion des Agropoles. Le concept de NVA a été mis en œuvre dans certains pays africains, notamment au Congo, au Gabon, en Egypte, avec des résultats intéressants que notre pays veut capitaliser. D’où l’intérêt pour ce concept que le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a évoqué dans son projet présidentiel dénommé « Le Mali d’abord ». Ce projet envisage de développer une agriculture durable, moderne et compétitive garantissant la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La concrétisation de cette vision nécessite des réformes profondes visant à assurer la stabilité sociale, l’instauration d’un meilleur cadre de vie des populations à travers la création d’emplois et l’ouverture de plusieurs opportunités d’affaires pour le bénéfice des exploitations agricoles. Le programme de création des NVA rentre dans le cadre de cette vision qui constitue une véritable opportunité pour la modernisation de l’Agriculture et la création d’emplois pour la jeunesse. Certaines contraintes et difficultés susceptibles d’entraver la mise en œuvre du programme NVA ont été levées. On peut noter la création de l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation (ATI) pour diligenter la réalisation du programme d’aménagement de 100.000 hectares (2014-2018), l’allocation de 15% du budget national pour soutenir le financement de l’Agriculture et le démarrage d’un projet pilote de mécanisation agricole avec la mise à disposition des producteurs de 1000 tracteurs pour la campagne agricole 2015-2016.
EMPLOIS GENERATEURS DE RICHESSE. Le concept NVA se définit comme un espace aménagé avec des habitats décents pour les jeunes exploitants et où s’exercent différentes activités en lien avec l’agriculture, l’élevage, la pêche, la foresterie, l’agro-industrie et abritant des infrastructures socio-économiques de base. Sur cet espace aménagé, il sera créé des logements à coûts modérés pour servir de résidences aux nouveaux habitants qui, en priorité, seront des jeunes femmes et hommes en quête d’emplois. Cet emploi leur sera offert, à travers la mise en valeur de parcelles de terre économiquement rentables et socialement viables, qui leur seront affectées à titre d’exploitations agricoles sécurisées sous forme de prêts ou de subventions. Les jeunes entrepreneurs agricoles ainsi installés pourront créer de nombreux nouveaux emplois pour leurs compatriotes jeunes sans emplois des contrées concernées. L’objectif des NVA est d’améliorer la productivité et la compétitivité agricoles avec l’ambition de diversifier, d’intensifier et de moderniser les systèmes de production, en assurant leur connexion avec les autres secteurs et en tenant compte de la dimension environnementale dans le contexte des changements climatiques. Ils visent aussi à créer des emplois durables générateurs de richesse, au bénéfice des jeunes et à travers des investissements massifs à réaliser dans le secteur agricole, en vue de contribuer à réduire la pauvreté et la précarité en milieu rural. Et enfin, les NVA ont pour objet d’assurer l’émergence de nouveaux types d’entrepreneurs agricoles.
ADHESION DES POPULATIONS. Le Programme prévoit la création de 20 NVA dans les zones à fort potentiel aménageable notamment la zone du delta de l’Office du Niger, celle du Moyen Bani, de Sélingué avec le fleuve Sankarani, celle du lac Faguibine, des barrages de Taoussa, Manantali, le système Térékolé-Kolombiné-Lac Magui et les zones lacustres et oasiennes dans le Nord du Mali. Mais, a précisé le conseiller technique au département de l’Agriculture, Paul Coulibaly, des missions d’identification de sites potentiels en vue de requérir l’adhésion des populations à l’initiative, ont permis d’identifier trois zones pilotes à savoir les zones de Manantali, de Sélingué et de l’Office du Niger. Ces missions ont surtout relevé un enthousiasme certain des populations qui adhèrent à l’initiative. Sur la base de cet engouement suscité, des termes de référence ont été élaborés pour conduire une étude de faisabilité. « En attendant, le département a amélioré la note conceptuelle relative au concept de NVA. Ce document est dans le circuit d’approbation en conseil interministériel avant son examen en Conseil des ministres », a souligné le conseiller technique Coulibaly. Quand la note conceptuelle améliorée sera adoptée en Conseil des ministres, le département pourra lancer l’exécution de l’étude de faisabilité. Cette étude de faisabilité est indispensable, a fait remarquer le conseiller technique. Car, elle permettra d’évaluer les actions à poser, à savoir les coûts des aménagements et les superficies viables à attribuer, la gestion des habitats, la rentabilité économique et financière de l’initiative, le crédit à octroyer au jeune installé afin qu’il s’équipe. Elle permettra également de définir les modalités de remboursement des crédits aux jeunes et les mesures d’accompagnement à mettre en œuvre pour la réussite de l’opération. La parcelle à attribuer ne doit pas seulement servir à nourrir les membres de l’exploitation agricole, mais plutôt à générer des surplus de production pour le marché. M. COULIBALY