Au Mali, le projet portant sur la nouvelle réorganisation territoriale ne fait pas l’unanimité au sein de la population. En effet, voté par le Conseil National de Transition, le 20 février dernier, la Plateforme des organisations de la société civile, « Sauvons Gao », exprime son indignation contre ledit projet qui « constitue sans nul doute, une véritable mascarade contre les populations sédentaires de la région de Gao ». C’est pourquoi, elle dit n’être pas prête « à céder à aucune portion de son territoire pour des fins inavouées ».
Les membres du Conseil National de Transition (CNT) ont examiné et adopté, le 20 février dernier, le projet de loi portant sur le nouveau découpage administratif du Mali avec 127 voix pour, zéro contre et une abstention. Une semaine après, la Plateforme des organisations de la société civile, « Sauvons Gao » bat le pavé, s’indignant de l’adoption dudit projet. Lors de cette manifestation, la plateforme a déclarée, « voté le 20 Février 2023 par le Conseil National de la Transition, ce projet constitue sans nul doute, une véritable mascarade contre les populations sédentaires de la région de Gao ».
Selon les contestateurs, la région de Gao, avait affiché son refus « catégorique »à travers de telles journées de concertation en 2018, suite auxquelles des dispositions ont été prises pour la non tenue de ces concertations sur l’ensemble de la région. « Après quelques tractions politiques et politiciennes, sans une consultation à la base. Nous voilà, faire face à une imposition d’un découpage inopérant dans un contexte de crise multiforme et multidimensionnelle », déplore des acteurs de la société civile de Gao.
A l’endroit du pouvoir actuel de Bamako, la Plateforme a indiqué que « l’avènement de la transition politique qui a suscité tant d’espoir et qui continue de l’être auprès des populations ne doit point tomber dans le piège de ceux-là même dont la gouvernance a assombri le pays dans le désespoir ».
« Nous sommes et demeurons convaincus que ce projet de découpage qui tire ses sources d’une époque ancienne à l’avènement de la volonté du Mali-Kura, a des prémisses certaines de déstabilisation du pays et d’un désaccord sans merci du peuple contre ses autorités », soutient la plateforme « Sauvons Gao ».
Par ailleurs, « Sauvons Gao » dénonce une trahison à dessein contre le peuple malien. Selon la plateforme, cette déloyauté « voulu par des politiques au service recommandé ne doit cependant point émerger et doit être purement et simplement retirer du circuit afin de sauvegarder la confiance établie entre le peuple et ses autorités; confiance restaurée depuis l’avènement de la transition sous la conduite de Son Excellence le Colonel Assimi Goïta ».
Pour les contestateurs, « la cité légendaire des Askia, fidèle à ses valeurs ancestrales d’entente et de bon voisinage ne cèdera à aucune portion de son territoire pour des fins inavouées ». En outre, la plateforme « Sauvons Gao » sollicite auprès du président « patriote », le colonel Assimi Goïta, « le retrait pur et simple de ce projet divisionniste de tout le circuit de l’État, car ne reflétant pas la vision de refondation enclenchée ».
Pour les manifestants de Gao, « les défis qui s’imposent à notre transition sont immenses et gigantesques d’où l’intérêt pour nos autorités d’y faire face et abandonner des tels projets susceptibles d’établir une trahison et un abandon en plein vol ».
En somme, la plateforme dit réitérer son soutien aux autorités et les invite tout de même à la vigilance pour éviter toute incompréhension pouvant exacerber la haine et la tension entre les populations voire les communautés, « toute chose que présente ce projet de découpage en l’état qui en est d’ailleurs une parfaite illustration ».
Ibrahim Djitteye
Source: LE PAYS