Le Conseil supérieur de la Politique nationale du genre (CS-PNG) a tenu, vendredi dernier, dans la salle de conférence de la Primature, sa première session avec pour thème: «Prise en compte accélérée du genre dans la mise en œuvre des politiques et programmes de développement : Rôle des acteurs étatiques et non étatiques»
Placée sous le patronage du Premier ministre, Abdoulaye Idrissa MAIGA, la cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, TRAORE Oumou TOURE ; des membres du Conseil supérieur de la Politique nationale du genre, composé de plusieurs ministères ; des institutions de la République ; des organisations faitières de la société civile et des PTF.
Le gouvernement a adopté la Politique nationale du genre et son 1er plan d’actions national (2011-2013), en 2010, comme cadre de référence pour la promotion de l’égalité et l’équité hommes-femmes dans tous les secteurs et à tous les niveaux de la société malienne.
L’un des principes essentiels à cette politique d’égalité reste que, dans la société, la division des rôles entres hommes et femmes se trouve dans un dualisme. Elle vise à faire en sorte que les femmes soient reconnues au niveau de la production sociale et de l’établissement de relations sociales.
Cette première session du CS-PNG a pour objectif de booster la mise en œuvre de cette politique à l’effet de rendre la haute structure visible et lisible dans ses actions de suivi évaluation stratégique et de plaidoyer de haut niveau.
Aussi, vise-t-elle, à amener le Conseil supérieur à mieux connaitre son rôle et sa place; d’avoir une visibilité du mandat du CS-PNG et des instances opérationnelles de suivi de la mise en œuvre des programmes de la PNG; de faire des recommandations pour dynamiser les composantes du mécanisme institutionnel de la Politique nationale du genre.
Selon la ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, le Conseil supérieur de la PNG, qui est un mécanisme d’orientation, d’impulsion et de suivi de la mise en œuvre de la Politique nationale genre, offre l’opportunité de mesurer le chemin parcouru dans le combat pour la promotion du genre.
Pour elle, la présente session constitue un moment d’engagement et de résolution pour accélérer l’amélioration de l’égalité homme-femme, particulièrement la condition de la femme et de la petite fille à travers la mise en œuvre de la PNG.
L’efficacité des interventions dans le domaine du genre, dira Mme la ministre, dépend largement de la compréhension de l’approche genre et de l’utilisation des outils de la planification et de la budgétisation sensible au genre.
Aussi, a-t-elle souligné, l’adoption et la mise en œuvre de cette Politique nationale ont été confortées par la création d’un mécanisme institutionnel chargé du suivi et du fonctionnement de ses organes.
Quant aux défis qui jalonnent encore la mise en œuvre de la PNG, Mme la ministre a énuméré entre autres : la faible appropriation de la PNG par les acteurs de mise en œuvre ; l’insuffisance du niveau d’intégration du genre dans les politiques publiques ; la faible prise en compte du genre dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; le retard dans la mise en œuvre effective du mécanisme institutionnel du suivi de la mise en œuvre de la PNG.
Le Premier ministre, pour sa part, a rassuré que la prise en compte effective du genre dans le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable du Mali (2016-2018), à travers l’objectif spécifique n°27 du CREDD à savoir : « Promouvoir l’égalité du genre, l’autonomisation de la femme et l’épanouissement de l’enfant et de la famille », et l’objectif n°34 : « moderniser les institutions et assurer une meilleure représentativité des femmes », reste un gage et l’expression forte pour la prospérité des populations.
Pour arriver à cette fin, soutient le PM, le genre est une condition essentielle pour y accéder.
Pour le Premier ministre, cette 1ère session du CS-PNG vise à donner à cet organe un vent nouveau permettant de suivre la mise en œuvre des politiques et programmes relatifs aux engagements nationaux et internationaux.
Aussi, a-t-il qualifié le Conseil supérieur comme un mécanisme de haut niveau permettant d’impulser et de suivre la mise en œuvre de la Politique nationale genre.
Pour témoigner la volonté politique du Président IBK et du gouvernement en faveur de la promotion du genre, le Premier ministre a cité des bonnes actions comme l’adoption de l’approche de planification-budgétisation sensible au genre dans l’élaboration des politiques et programmes publiques, corroborée par le rapport genre annexée à la loi des finances chaque année ; la loi portant création du fonds d’appui à l’autonomisation de la femme et à l’épanouissement de l’enfant (FAFE) ; la mise en œuvre du mécanisme institutionnel d’impulsion, d’orientation et de suivi de la PNG en 2014, et l’adoption de la loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives.
Au cours des échanges, les membres du gouvernement, les partenaires techniques et financiers, les représentants des institutions et de la société civile ont passé en revue les défis qui bloquent la mise en œuvre effective de la Politique nationale genre.
Des pertinentes propositions ont été faites et la rencontre a été sanctionnée par des recommandations qui seront soumises à qui de droit dans le souci de dynamiser la mise en œuvre de la Politique nationale du genre.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin