Un chef de village a été enlevé dans la soirée du 15 mars par des hommes armés, côté malien de la frontière avec le Burkina Faso. Il s’agit de Amirou Boulikessi, à la tête d’un hameau du même nom.
Boulikessi, dans la province de Mondoro dans la région de Mopti, au centre du Mali, ne dépasse pas les 5 000 habitants. Mais ce village et son chef ne cessent, depuis le début de la crise malienne en 2012, d’être sous le feu des projecteurs. Le soir du 15 mars, deux émissaires viennent chercher le chef de village de Boulikessi à son domicile. Amirou les suit, convaincu qu’il est appelé par d’autres aux abords du village. « Il est tombé dans un piège », raconte son neveu. Depuis son kidnapping par des hommes armés, aucune rançon n’a été réclamée et malgré les recherches entamées par sa famille, ses proches sont sans nouvelle.
Pourtant « chacun sait qui est qui, dans la zone tout le monde se connaît », poursuit-il. Alors qui sont les responsables de ce rapt ? « Des hommes venus du Burkina Faso », affirme le gouverneur de Mopti, Sidi Alassane Touré. Dans cette zone sévit depuis 2017 le groupe jihadiste Ansarul Islam. « Cet enlèvement est un règlement de compte », ajoute Sidi Alassane Touré. Pendant l’occupation en 2012, le chef de village de Boulikessi s’était rapproché du Mujao, le mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Puis à la libération, il est arrêté et relâché plusieurs fois par les services maliens et burkinabè qui l’accusent de complicité avec des groupes jihadistes.
Ces groupes qui l’accusent aujourd’hui « d’être complice des forces spéciales françaises et de l’opération Barkhane », conclut le neveu du chef disparu. Cet enlèvement n’est pas un cas isolé. Entre octobre et décembre 2018, les Nations unies dénombraient 43 enlèvements de civils dans le centre du Mali.
RFI