Les chefs d’état-major français et britannique viennent d’achever une visite au Mali et au Nigeria, deux pays concernés par la menace jihadiste. Alors que la Grande-Bretagne vit dans une période d’incertitude liée au Brexit, le général Nicholas Carter a réaffirmé l’importance du lien franco-britannique en matière de défense. Le général François Lecointre, pour sa part, a rappelé les engagements des deux pays dans le cadre du traité de Lancaster House, mais il a aussi appelé à imaginer à l’avenir quelles pourraient être les contributions militaires « croisées » des Français et des Britanniques en Afrique.
Tout un symbole. Les deux hommes sont arrivés à Ménaka dans le même Chinook, ces imposants hélicoptères à double rotor principal que Londres a accepté de mettre à la disposition de Barkhane en juillet dernier. Près de 750 heures de vol plus tard, il est question de leur trouver des remplaçants. Les Danois devraient se porter volontaires fin 2019.
Pour le chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, l’Europe ne doit pas laisser tomber le Sahel. « Ici, très concrètement, on sent une solidarité européenne. On a les Estoniens qui sont avec nous, les Britanniques et par ailleurs les Espagnols, les Allemands. Maintenant, la difficulté est quand même de continuer à entretenir cette flamme et à faire prendre aux Européens la mesure de notre responsabilité partagée dans l’ensemble du Sahel. »
Côté britannique, les militaires pourraient davantage regarder vers les pays riverains du lac Tchad. Après le Mali, la tournée des deux chefs d’état-major s’est terminée par le Nigeria.
« Si nous ne stabilisons pas l’Afrique, nous allons nous créer des problèmes »
« Il y a vraiment un problème urgent dans le nord-est du pays où les Nigérians ont besoin d’aide. Puis, il y a un autre problème, qui existe depuis longtemps et qui concerne les capacités des institutions nigérianes de sécurité, afin qu’elles puissent faire face aux menaces. Enfin, quand on voit que la population africaine pourrait doubler d’ici 2050, je pense que tout le monde est d’accord pour dire que si nous ne stabilisons pas l’Afrique, nous allons nous créer des problèmes pour l’avenir », a déclaré le général Nicholas Carter.
« C’est avec la France que notre relation bilatérale est la plus proche, nous restons les nations combattantes en Europe », a affirmé le chef des armées britanniques devant les soldats de Barkhane.
RFI