Human Rights Watch décrit de très nombreux pillages et exécutions menés au Mali autant par les militaires au pouvoir que par les djihadistes.
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé dans un rapport à paraître mardi une «nouvelle vague d’exécutions de civils» ainsi que des pillages par l’armée malienne et les djihadistes dans le centre et le sud-ouest du Mali.
«La plupart exécutés sommairement»
Le document, dont l’AFP a consulté une copie lundi, fait état de la mort d’«au moins 107 civils» depuis le mois de décembre, «pour la plupart exécutés sommairement», dont «des commerçants, des chefs de villages, des responsables religieux et des enfants». HRW, qui se fonde sur les témoignages de 49 personnes, dont «des chefs communautaires, des commerçants, des gens du marché, du personnel médical, et des diplomates étrangers», affirme qu’au moins 71 civils ont été tués par des «membres des forces gouvernementales» et 36 par des «djihadistes».
Ces victimes s’ajoutent, selon l’ONG, aux centaines d’autres civils tués depuis le début des troubles au Mali en 2012. Les violences ont fait plus de 320.000 personnes déplacées, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). En plus des agissements des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, des violences intercommunautaires et des actes crapuleux, l’armée est régulièrement accusée d’exactions. Le gouvernement de transition, issu de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021, rejette systématiquement les accusations d’exactions visant l’armée malienne.
Corinne Dufka, directrice pour le Sahel à HRW, citée dans le document de cette ONG, évoque une «hausse dramatique» du nombre de civils tués avant d’ajouter que les exactions répertoriées devraient «faire l’objet d’enquêtes et les personnes impliquées devraient être punies comme il se doit».