Les forces de sécurité du Mali sont accusées d’avoir tué des civils, dont des dizaines ont été exécutés sommairement lors de récentes opérations contre des milices islamistes, selon un rapport de l’ONU consulté par l’AFP jeudi.
Le gouvernement a déjà reconnu que ses forces de sécurité étaient impliquées dans ces drames, quand plusieurs charniers ont été découverts dans le centre du pays entre février et juillet.
Dans un rapport envoyé au Conseil de sécurité des Nation unies, des experts expliquent avoir eu connaissance d’informations « qui suggèrent une répétition inquiétante de violations des droits de l’homme des civils par des forces de sécurité lors d’opérations contre des terroristes ».
Le document cite trois attaques visant des civils imputées aux forces gouvernementales, dont une qui a fait 12 victimes civiles dans un marché aux bovins.
Bamako a initialement décrit cette attaque comme l’oeuvre de « terroristes » avant de se rétracter devant le tollé provoqué auprès des proches des victimes.
Fin avril, la force des Nations unies au Mali (Minusma) enquêtait sur « des accusations portant sur 44 exécutions sommaires et trois disparitions forcées », détaille le rapport.
Depuis se sont produites l’attaque sur le marché aux bovins en mai et la mise au jour en juin de trois charniers où ont été découverts le corps de 25 civils arrêtés à leur domicile.
Le gouvernement a lancé des enquêtes, mais aucune mesure n’a encore été prise contre les soldats impliqués.
Dans le nord du Mali, où les jihadistes sont bien implantés, « de nombreux civils ont été tués dans des attaques terroristes depuis février », poursuit également le rapport.