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LE MINISTRE DE L’ADMINISTRATION TERRITORIALE AU SUJET DU CNT : « Les politiques ne devront pas jouer un rôle de premier plan »

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Matd), Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, a indiqué, jeudi dernier, à des responsables politiques que leur présence massive au Conseil national de transition (CNT) peut impacter sur la neutralité de la transition. C’était au cours de la cérémonie de prise de contact entre le Matd et la classe politique.

Jeudi dernier, les responsables des partis politiques et des membres du gouvernement de transition ont échangé sur la situation politique du pays. C’était dans les locaux du Centre de formation des collectivités territoriales, sur la route de Kati. La réunion était présidée par le ministre de l’Administration territoriale, lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, accompagné pour la circonstance du ministre de la Réconciliation nationale, Colonel Ismaël Wagué, et celui de la Refondation, Mohamed Coulibaly.

Si le point inscrit à l’ordre du jour était la prise de contact entre les partis politiques et leur ministère de tutelle, la réunion a vite tourné à un procès sur la mise en place du Conseil national de transition (CNT), dont la formation est très attendue. En effet, c’est le seul organe de la transition en attente de création.

Ainsi, lors de cette rencontre, des politiques ont décrié l’approche de la transition en estimant qu’ils ont été marginalisés. Aussi, ont-ils désapprouvé la portion congrue de 11 postes qui leur sont réservés au sein du CNT, avant de déclarer inacceptable que le Vice-président de la Transition Assimi Goïta ait le dernier mot pour arrêter les noms de leur représentants sur une liste de 22 personnes.

La réunion qui a duré plusieurs heures a été marquée par de nombreuses interventions, dont celles de Tiémoko Sangaré, Maouloud Ben Kattra, Younouss Hamèye Dicko, Abba Alfousseini. En dépit de cette situation, ils ont tous exprimé leur volonté d’accompagner la Transition, même si certains déplorent également les deux décrets sur le Conseil national de Transition. Ils soutiennent que ces décrets constituent une menace pour le bon déroulement de la transition. Selon une source présente à la cérémonie, certains ont proposé que le vice-président de la transition revienne sur ses décisions.

Contrairement à ces prises de position, la représentante de l’URD a, sans équivoque, abordé des sujets comme l’avènement de la 4e république, l’audit du fichier électoral, la révision de la loi électorale. Sur le premier point (l’avènement de la 4e république), elle a été soutenue par le ministre de la Refondation. Toutefois, l’Adema n’était pas d’accord.

Après plusieurs heures de débats, sans trancher les préoccupations soulevées par les politiques, les ministres se sont contentés de signaler qu’il y aura un cadre de concertation avec les partis politiques non seulement au niveau du ministère de l’Administration territoriale pour les questions électorales et celui de la Refondation de l’État pour les questions des réformes constitutionnelles. Donc, ce sont ces cadres qui se chargeront de prendre en compte les préoccupations des partis politiques.

Par ailleurs, dans ses mots de clôture de la rencontre, le ministre de l’Administration a promis de transmettre les observations des partis politiques sur la mise en place du CNT à qui de droit.

Il a également, dans son discours, insisté sur la neutralité du CNT. De ce fait, il a soutenu qu’au nom de cette neutralité, les acteurs politiques ne devront pas jouer un rôle de premier plan au CNT. Le contraire, estime-t-il, peut biaiser le processus.

Aussi, a-t-il profité de l’occasion pour répondre aux critiques faites sur la présence massive des militaires dans l’organe législatif de la transition. En effet, pour de nombreux acteurs politiques et de la société civile, accorder 22 sièges aux miliaires dans le CNT est exorbitant. Et pour justifier cette présence, le ministre colonel a laissé entendre que les militaires sont des Maliens au même titre que les acteurs politiques. Une déclaration qui a été très mal accueillie par certains.

Jean JACQUES

Source: Azalaï Express

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