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Konzo Traoré, directeur national de la BCEAO : « L’ACCES DES POPULATIONS AUX SERVICES FINANCIERS A FAIT UN GRAND BOND»

Le paysage bancaire malien est en pleine mutation. Dans une interview accordée à notre Rédaction, le Directeur national de la Banque centrale, Konzo Traoré, explique les relations de son institution avec les banques primaires et fait un large tour d’horizon des questions liées au fonctionnement de notre système bancaire. Entre autres, il fait le point de la mise en oeuvre du Bureau d’information sur le crédit (BIC),  évoque le dispositif de soutien au financement des petites et moyennes entreprises.

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L’Essor : Monsieur le Directeur national, la BCEAO vient de tenir la 3è Revue trimestrielle avec les banques de la place au titre de l’année 2016. Quels rapports entretenez-vous avec ces banques? Quelles sont les grandes questions qui ont été exa-minées au cours de cette revue ?
Konzo Traoré : Nous venons en effet de tenir la 3ème revue trimestrielle 2016 avec les banques. Il faut souligner que les rencontres de la Direction nationale de la BCEAO avec les banques primaires sont des cadres de concertation qui permettent d’examiner les questions clés touchant au fonctionnement du système bancaire. Elles permettent de rechercher ensemble des solutions aux difficultés liées à la mise en œuvre des grands projets de la Banque centrale; projets qui visent, pour l’essentiel, l’amélioration du cadre d’exercice de l’acti-vité d’intermédiation financière. Par ailleurs, la Banque centrale assure la tutelle des banques primaires. A cet égard, elle édicte la réglementation qui les régit et exerce la surveillance de leur fonctionnement. Les grandes questions examinées au cours de la session sont : la mise en œuvre du Bureau d’information sur le crédit (BIC), la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les difficultés liées au financement des Petites et moyennes entreprises-Petites et moyennes industries (PME-PMI), les fausses cartes d’identité dans le système bancaire.
L’Essor : Parvenez-vous, concrètement, à résoudre certains problèmes ? Quelles sont les perspectives de croissance en Zone UEMOA et au Mali ? Et quelle est  la contribution  des banques  à l’économie nationale?
K.T. : Je voudrais tout d’abord souligner que la collaboration entre la  Banque centrale et les Banques primaires est très utile. Concrètement, nous parvenons à trouver des solutions à des questions très importantes. Evidemment, les choses ne vont pas sans difficultés, mais beaucoup de dossiers avancent. Par exemple,concernant la connexion des banques à notre système, il était question de faire en sorte qu’elles puissent se doter de la fibre optique pour pouvoir se connecter plus facilement et à haut débit au système de compensation de la Banque centrale. Ce problème a été résolu. Ensuite, les banques, elles-mêmes, lorsqu’elles  constatent des lenteurs dans l’exécution des transferts  (des remarques qui sont appréciées à la BCEAO), nous saisissent et nous, nous prenons les dispositions nécessaires afin de réduire, de  manière sensible, les délais de traitement des transferts. Entre autres, nous interpellons les banques par rapport aux taux d’intérêt, puisqu’une instruction au niveau de la sous-région demande aux banques d’offrir un certain nombre de services à titre gratuit, par exemple, les frais de tenue de compte. Nous avons pu faire en sorte, qu’au moins, les frais de tenue des comptes d’épargne soient supprimés et que les frais d’ouverture de comptes soient gratuits. C’est acquis, sauf si les banques ne respectent pas l’instruction.
La croissance économique attendue en zone UEMOA en 2016,  est estimée à 7,1% et celle du Mali à 5,3%. Il faut noter aussi que les banques apportent une grande contribution à l’activité économique dans notre pays. A la fin de décembre 2015, l’encours des crédits à l’économie ressortait à 1.807 milliards de Fcfa, en hausse de 20% par rapport à l’année précédente.
L’Essor : La mise en œuvre du bureau d’information sur le crédit (BIC) est aujourd’hui,  un chantier très important de la BCEAO. Pourquoi un BIC et où en est-on avec la question ?
K.T. : Le bureau d’information sur le crédit (BIC) vise essentiellement à réduire l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les emprunteurs sur le marché du crédit, avec pour résultat attendu, entre autres, l’amélioration de l’accès des populations aux services financiers. Le BIC collecte, auprès des organismes financiers, des sources publiques et des grands facturiers (eau, électricité, téléphone), des données disponibles sur les antécédents de crédit ou de paiement d’un emprunteur. Ces informations sont exploitées pour fournir aux établissements des informations économiques et financières sur les clients afin de faciliter la mise en place des crédits et l’analyse des risques. L’expérience a montré, dans les pays qui ont mis en place ce dispositif, qu’il présente des avantages, non seulement pour les clients mais aussi pour les établissements de crédit et les Systèmes financiers décentralisés (SFD). Le projet avance bien, les aspects techniques sont plus ou moins maîtrisés par les établissements de crédit. La principale difficulté à surmonter, aujourd’hui, a trait au recueil des consentements. En fait, le système est basé sur le consentement. C’est-à-dire qu’on souhaite que le client donne son consentement avant que les données le concernant ne puissent être transmises à la Centrale. S’il le donne, cela permet de savoir que, peut-être, il n’a pas de défaut de paiement au niveau d’une banque, mais il peut en avoir dans d’autres. A terme, le système va s’élargir aux grands facturiers. Ainsi par exemple, si vous oubliez de payer votre facture, cela affectera votre solvabilité. En résumé, le point qui avance le moins, c’est le recueil des consentements. Nous souhaitons que le client comprenne que, s’il a un comportement exemplaire, il n’y a pas de raison de refuser. Si vous donnez votre consentement et que la banque se rend compte que vous avez un bon rapport de solvabilité, elle vous accorde le prêt et est même incitée à diminuer le taux d’intérêt. De nombreux clients ne respectent pas leurs engagements et c’est pourquoi il y a beaucoup de réticences.
L’Essor : Quelles sortes d’informations exige-t-on du client ?
K.T. : On lui demande simplement de dire qu’il est d’accord pour qu’on communique les informations relatives à son comportement vis-à-vis des banques au Bureau. Par exemple, respecte-t-il ses engagements ? Le BIC ne lui ne demande pas de chiffres d’affaires. S’il donne son accord, le banquier est autorisé à communiquer, par exemple, que l’échéance de mai 2016 n’a pas été payée ou que depuis 5 ans  M. X n’a pas raté une seule échéance.
L’Essor : Quelle est la différence entre la Centrale des risques et le BIC ?
K.T. : Certains clients opèrent dans plusieurs banques. Si un client est devant le banquier, ce  dernier sait qu’il lui doit 7 millions, par exemple. Mais, il s’est peut-être endetté dans trois autres banques. Et, comme toutes les banques communiquent par rapport à un client donné, on a des informations sur lui. La Centrale des risques donne uniquement le montant de votre endettement total et rien d’autre. Elle dit simplement que M. X doit tant au système bancaire et ne va pas au-delà, alors que le BIC va indiquer, non seulement le niveau d’endettement mais aussi les échéances que le client a ratées. Le BIC livre des informations qualitatives que la Centrale des risques ne permet pas d’avoir. En résumé, pour les clients, le BIC permet, par une prise en compte de leur réputation, une meilleure accessibilité au crédit, pouvant induire une baisse du coût du crédit et des garanties exigées, ainsi qu’une amélioration de la qualité du ser-vice et de la relation avec les institutions financières et les autres adhérents.
Pour les établissements de crédit et les Systèmes financiers décentralisés (SFD), il constitue un outil efficace d’analyse, d’éva-luation et de gestion des risques qui permet d’anticiper le surendettement des emprunteurs, de prendre de meilleures décisions pour l’octroi des crédits, de réduire l’asymétrie d’information et d’augmenter le volume des crédits, avec une amélioration de la qualité du portefeuille. Pour l’éco-nomie nationale, il contribue à l’amélioration du financement des agents économiques, à moindre coût, du fait de ses avantages pour les emprunteurs et les prêteurs. Il contribue également à renforcer l’efficacité de la supervision de l’activité de crédit, notamment la prévention du surendettement et la maîtrise du risque systémique.
L’Essor : La 2ème session statutaire du Conseil national du crédit (CNC), au titre de l’exercice 2016, a examiné la situation économique dans l’UEMOA et au Mali. Elle a aussi décidé de maintenir les taux directeurs de la BCEAO à leurs niveaux en vigueur depuis septembre 2013 et le coefficient des réserves obligatoires à son niveau en vigueur depuis 2012. Pouvez-vous expliquer aux lecteurs ce que cela signifie ?
K.T. : Cette question me donne l’opportunité de lever une équivoque. Dans le communiqué issu du dernier Conseil national du crédit du Mali (CNC) et publié par les médias, on a l’impression que c’est le CNC qui a décidé de maintenir les taux. En fait, le CNC n’a pas vocation à modifier les taux. Je voudrais souligner que, dans une union monétaire, la prérogative de fixer et de modifier les taux directeurs de la Banque centrale revient à un organe communautaire. Dans notre zone, cette prérogative est dévolue au Comité de politique monétaire, présidé par le Gouverneur de la BCEAO et composé, entre autres, des représentants des États membres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA). Les membres du CNC sont, quant à eux, informés systématiquement des décisions prises par le Comité de politique monétaire. Lors de sa réunion du 1er juin 2016, tenue à Dakar, le Comité de politique monétaire de la BCEAO a décidé de maintenir les taux directeurs à leurs niveaux en vigueur depuis septembre 2013, et le coefficient des réserves obligatoires à son niveau en vigueur depuis mars 2012. Ainsi, le taux minimum de soumission aux opérations d’adjudication reste fixé à 2,5%, le taux de prêt marginal à 3,5% et le coefficient des réserves obligatoires à 5%.
L’Essor : Que retenir de la  session  au plan de la monnaie et du crédit ?
K.T. : Sur le plan de la monnaie et du crédit, s’agissant du Mali, le CNC a pris connaissance des estimations du niveau de la masse monétaire et de l’encours des crédits à l’économie, en fin décembre 2016. Ces agrégats devraient s’accroître par rapport à l’année dernière, respectivement, de 14,0% et de 13,5% pour ressortir à 2.550 milliards et 1.983 milliards de FCFA.
L’Essor : Le Conseil national du crédit a également jugé prioritaire la mise en œuvre de mesures vigoureuses visant à corriger les dysfonctionnements qui fragilisent le secteur de la microfinance. Quelles sont ces mesures ?
K.T. : Je voudrais rassurer les déposants qu’il n’y a pas de péril général au niveau du secteur de la microfinance même si la situation de quelques institutions préoccupe les Autorités de tutelle. Le conseil a, en effet, fait des recommandations visant à assurer la viabilité du secteur. Des mesures, inscrites dans un plan d’actions adopté par le Gouvernement en mars 2015, ont été prises mais leur mise en œuvre était un peu timide. Il s’agit de les mettre en œuvre, de manière effective et, au besoin, de les renforcer. Il s’agit essentiellement d’amener les institutions au respect et  à l’application stricte de la réglementation, de renforcer les capacités des acteurs de la microfinance et d’améliorer les structures de soutien au secteur.
L’Essor : Quel rôle, la BCEAO va-t-elle jouer dans le dispositif de soutien au financement des petites et moyennes entreprises ?
K.T. : Le nouveau dispositif qui vient d’être conçu prévoit essentiellement trois ou quatre acteurs : les banques et établissements de crédit, les structures d’encadrement dans les Etats, toutes les structures créées dans nos Etats et qui ont pour rôle la promotion des PME-PMI. A ceux-là, il faut ajouter la BCEAO et les PME-PMI elles-mêmes. La BCEAO a un rôle important à jouer dans la mise en œuvre de ce dispositif qu’elle a d’abord initié. Elle va particulièrement intervenir en refinançant les banques qui vont accorder des prêts à des PME. Donc, au nombre des mesures figure le refinancement des créances portées par les établissements de crédit sur les petites et moyennes entreprise éligibles.
L’Essor : L’on sait que, pour différentes raisons, l’accès des citoyens au crédit au niveau des banques n’est pas toujours chose facile. Y a-t-il une amélioration en la matière?
K.T. : Quand vous dites citoyens, vous parlez des agents économiques d’une manière générale ou des particuliers ?
L’Essor : Des deux
K.T. : Je vais commencer par les particuliers parce que, pendant longtemps, ce segment était resté à l’écart, mais aujourd’hui, les choses ont changé. Il suffit de se référer aux spots publicitaires des établissements de crédit concernant les offres de crédits : crédit à l’habitat, crédit à la consommation qui peut revêtir des prêts pour la rentrée scolaire, les fêtes, etc. Les banques font la concurrence pour proposer les produits. Le segment banque de détail est aujourd’hui, très développé alors qu’au début, il était très négligé. En tant que salarié ou individu, pour avoir un prêt, c’était très difficile. Mais il y a une amélioration sensible, depuis quelques années, dans ce domaine. La même tendance est observée pour les entreprises. Il est  vrai qu’on peut toujours mieux faire, mais il faut savoir aussi que le crédit s’adresse à la demande solvable.
L’Essor : Qu’est ce qui explique cette dynamique ?
K.T. : On s’est rendu compte que contrairement à la perception, c’est même moins risqué parce que le salarié, sauf s’il perd son emploi, est sujet à l’engagement de virement irrévocable   de son employeur pour la retenue portant sur l’amortissement. Il est moins sujet aux fluctuations de la conjoncture que l’entreprise. Donc, dès lors que l’emploi est jugé relativement stable, le crédit est aussi relativement sûr. Les banques ont fait cette découverte, surtout les banques marocaines qui ont beaucoup développé le segment des particuliers et ont  des filiales chez nous.
L’Essor : Notre pays n’a pas une culture bancaire, mais de plus en plus, les gens se tournent vers les moyens de paiement électronique. Quel est aujourd’hui, le taux de bancarisation de la population ?
K.T. : Jusqu’à présent, le taux de bancarisation reste faible au Mali, tout comme dans les autres pays de l’UEMOA. Mais aujourd’hui, au delà de la bancarisation, l’on s’intéresse de plus en plus à la dimension accès aux services financiers. A ce sujet, dans notre zone, trois indicateurs sont principalement suivis : le taux de bancarisation strict, le taux de bancarisation élargi  et le taux d’accès aux services financiers.
Le taux de bancarisation strict est le nombre de particuliers titulaires de comptes de dépôts et de crédits dans les banques (comptes individuels et collectifs) rapporté à la population âgée d’au moins quinze (15) ans. Le taux de bancarisation élargi intègre les données des banques, des institutions de microfinance, des postes et des caisses d’épargne. Enfin, le taux d’accès aux services financiers intègre les données de toutes les structures teneuses de compte, y compris les établissements de monnaie électronique, un indicateur qui est mesuré seulement depuis 2010. A la fin 2015, le taux de bancarisation strict au Mali ressort à 12,8%, le taux de bancarisation élargi se situe à 30,3% et le taux d’accès aux services financiers  à 73,2%.
L’Essor : La disparition des jetons de la circulation monétaire constitue un problème récurrent. Ensuite, les gens refusent de prendre la pièce de 250 FCFA dans le commerce.  La BCEAO est elle au courant de cette situation ? Que va-t-elle faire pour résoudre ces questions ?
K.T. : Je préfère le mot rareté à disparition des jetons. La rareté des jetons est aujourd’hui avérée. Comme je l’ai indiqué, il y a quelque temps, des commandes ont été lancées (pièces blanches et jaunes et en deux tons) et, à ce jour, nous avons déjà reçu une livraison. Elle n’est pas suffisante, mais d’autres livraisons sont attendues d’ici la fin de l’année car la demande est forte. C’est à travers les pharmacies que les jetons sont injectés dans la circulation. Au départ, on les servait deux fois par semaine. Mais maintenant c’est une fois puisqu’elles sont très nombreuses. Nous approvisionnons aussi les banques. Cela devrait permettre d’atténuer significativement les tensions sur les pièces de monnaie. En 2013, nous avons procédé à une injection massive de pièces. Avant cela, la situation était vraiment pénible.  Nous même, nous  nous demandions où étaient allées ces pièces ?
L’on sait qu’il y a des spéculateurs autour de la monnaie. Mais,  jusque là, il n’y avait pas de texte. Alors que le juge ne peut condamner qu’en se basant sur des textes. La bonne nouvelle, c’est qu’une loi uniforme vient d’être adoptée par le Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) en juin dernier, et devrait être insérée dans l’ordre juridique interne des États d’ici la fin de l’année. Quand cette loi sera adoptée, il sera possible de sanctionner, sur une base légale, les spéculateurs, autrement dit les vendeurs de billets et pièces de monnaie. Comme vous le savez, ces spéculateurs contribuent, pour une part non négligeable, à entretenir la situation de pénurie.
Par rapport à la pièce de 250 Fcfa, je voudrais saisir l’opportunité pour expliquer clairement que la pièce de 250 Fcfa, contrairement aux informations véhiculées par certaines personnes, n’est pas démonétisée. Elle a cours légal et pouvoir libératoire sur l’étendue des territoires de l’ensemble des pays membres de l’UEMOA. Cela signifie que les vendeurs de biens et services sont tenus de l’accepter en paiement. Si je paye ma dette, le créancier le refuse, je ne lui dois plus rien.
On ne doit pas démonétiser en catimini. Les démonétisations sont généralement précédées d’une campagne d’information et on donne de longs délais pour que ceux qui détiennent les coupures à démonétiser puissent venir les échanger. Or, il n’y a eu aucun communiqué dans ce sens. Et puis, la monnaie qui circule est une dette de la Banque centrale. La pièce de 250 reste une monnaie à part entière. Nous ferons, très bientôt, diffuser un communiqué pour sensibiliser les citoyens par rapport à la question.
L’Essor : Le rapatriement des devises reste également un défi majeur pour notre pays. Que fait la Banque centrale pour résoudre ce problème ?
K.T. : Le relèvement du taux de rapatriement au seuil de 80% prévu par la réglementation des changes est effectivement un défi majeur pour le Mali. Pour résoudre le problème lié à la faiblesse du taux de rapatriement des recettes d’exportation, la BCEAO a initié un certain nombre d’actions parmi lesquelles, la création d’un comité de suivi du rapatriement des recettes d’exportation, l’organisation de missions de contrôle et de vérification auprès des sociétés minières et des banques domiciliataires de leurs comptes ainsi que les visites aux autres opérateurs économiques qui ne procèdent pas systématiquement au rapatriement des recettes d’exportation. Les actions du Comité ont permis de relever le taux, mais pas de manière significative. Il y a donc lieu de les renforcer, notamment par l’application de sanctions aux exportateurs défaillants.
L’Essor : Que dire du blanchiment des capitaux ?
K.T. : Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont régis par la Loi n° 2016/008 du 17 mars 2016. Cette loi a pour objet de prévenir et de réprimer le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. A ce titre, différentes personnes physiques et morales, dont le Trésor public, la BCEAO, les institutions financières, les sociétés immobilières, les avocats et notaires, les auditeurs et experts-comptables, sont soumises aux obligations de lutte contre le blanchiment des capitaux. La loi et ses instructions d’application définissent des seuils pour les montants à déclarer à l’entrée ou à la sortie du pays pour le paiement en espèces des créances et pour les transactions immobilières. En outre, les institutions financières sont tenues de déclarer à la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) les transactions en espèces d’un montant supérieur à un seuil fixé par la BCEAO et toute opération suspecte.
L’Essor : Votre mot de la fin ?
K.T. : Au regard de la variété des sujets que nous avons abordés, l’on peut constater que la Banque centrale conduit actuellement plusieurs chantiers dont la finalité est d’améliorer l’environnement de l’activité d’intermédiation financière et d’assurer le financement approprié des économies des États membres de notre Union. Ces chantiers impliquent différents acteurs dont l’engagement résolu est un gage de succès des actions de transformation structurelle de nos économies.
(Propos recueillis par Fatoumata MAÏGA)

 

Source: Essor

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