Le 29 janvier 2025 restera une date historique pour le Mali. En actant officiellement son retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le pays affirme une fois de plus sa volonté d’exercer pleinement sa souveraineté. Cette décision, qui s’inscrit dans une dynamique commune avec le Burkina Faso et le Niger, résonne comme un cri d’émancipation face à une organisation perçue comme inflexible et éloignée des préoccupations des populations sahéliennes. Mais au-delà de l’élan patriotique et du principe de souveraineté, une question cruciale se pose : sommes-nous prêts à assumer toutes les conséquences de cette rupture ?
Une sortie aux contours flous
Bamada.net-Si le retrait de la CEDEAO avait été annoncé depuis un an, le manque de clarté quant à ses implications économiques, sociales et diplomatiques demeure préoccupant. Le comité de pilotage mis en place par le gouvernement malien pour préparer cette transition n’a toujours pas livré de recommandations concrètes. Que deviendront les accords commerciaux en vigueur ? Quelles seront les conséquences sur la mobilité des Maliens au sein de l’espace sous-régional ? Comment assurer la continuité des échanges financiers et bancaires ? Autant de questions essentielles qui restent en suspens.
Les partis politiques en alerte
Face à cette situation, le Rassemblement pour le Mali (RPM), parti fondé par feu Ibrahim Boubacar Keïta, exprime ses préoccupations. Il déplore l’absence de mesures concrètes pour minimiser les impacts de cette décision sur les populations et exhorte le gouvernement à renforcer les relations bilatérales avec les États voisins. De son côté, l’Union pour la République et la Démocratie (URD), héritière politique de Soumaïla Cissé, soutient la sortie de la CEDEAO mais plaide pour une transition structurée et apaisée.
Un avenir à construire
Moussa Mara, ancien Premier ministre et président du parti Yéléma, insiste sur la nécessité de transparence dans les négociations avec la CEDEAO, notamment concernant la reconnaissance des passeports de l’Alliance des États du Sahel (AES). Il rappelle que le maintien des droits des citoyens et la fluidité des échanges sont des éléments cruciaux pour éviter l’isolement du Mali.
Le départ du Mali de la CEDEAO est une réalité. Cependant, la gestion de cette transition sera déterminante pour garantir la stabilité et l’épanouissement économique du pays. Il revient aux autorités de rassurer les citoyens, d’anticiper les défis et de poser les bases d’une coopération sous-régionale viable et bénéfique pour tous. Le patriotisme ne suffit pas, il faut des actes concrets et visionnaires pour transformer cette rupture en véritable opportunité de développement.
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BEH COULIBALY
Source: Bamada.net