Après sa démission au soir de l’acquittement de Ras Bath, on en sait un peu plus sur les causes indirectes, voire réelles de son départ sans hésitation. De nos sources, nous apprenons que le très éloquent Mamadou Ismaël Konaté avait longtemps nourri le désir d’ouvrir des enquêtes concernant plusieurs scandales de corruption ayant émaillé le régime depuis 2014.
Outre ce volet pouvant inquiéter certains caciques du parti au pouvoir, le fils d’Ismaël Konaté voulait aussi publier une liste de vingt ex-rebelles témoins à envoyer à la Cour Pénale Internationale dans le cadre des enquêtes sur le dossier d’Aguelhok de 2012. Tout de même, cet avocat du barreau parisien a maintes fois été indexé par les chefs de l’ex-rébellion comme étant un facteur de blocage au retour de la paix dans le nord du pays.
La raison en est que depuis l’arrivée de Mamadou Ismaël à la tête du ministère de la Justice, la libération arbitraire des bandits et terroristes arrêtés par l’Armée sur le théâtre des opérations, a connu un ralenti. L’entêtement de Me Konaté s’est accentué lorsqu’il a mis en place le révolutionnaire Pôle Judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme.
Selon nos sources, de l’ouverture tant voulue des enquêtes sur les scandales de corruption aux affaires de terrorisme contre certains ex- rebelles, Mamadou Ismaël a vainement essayé d’accélérer les choses pour mettre fin au désordre. Même son de cloche lorsqu’il a voulu reprendre le procès de l’ex-junte de Kati. Il lui avait été vite signalé qu’avec la situation que vit le régime en perte de popularité avec un climat social en ébullition, il fallait courber l’échine.
En démissionnant lundi au soir, Me Konaté a certes évoqué l’affaire Ras Bath qui a aussi connu une touche de l’exécutif y voyant son péril. Mais, cette affaire ne fut qu’une goutte d’eau qui renversa le vase.
Madick NINAG
Pour malizine
Le Reporter