Tous les Maliens n’étaient pas fiers d’entendre une ponte de l’opposition déclarer sur les ondes de RFI que c’est « le Mali qui exporte du terrorisme dans la sous région ouest africaine ». De cette même manière, nombre de nos compatriotes et dirigeants ne sont pas chauds à l’idée de négocier avec Iyad Ag Ghali. Cependant, après chaque action terroriste revendiquée par le groupe terroriste ‘’Ançardine’’(auparavant) ou Groupe pour le Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) on ajoute le nom du chef terroriste malien Iyad Ag Ghali. Cela ne fait pas plaisir mais Iyad reste toujours malien. Ni le pouvoir encore moins une organisation de la place ne l’a déchu de cette nationalité, de ce privilège, dit-on.
Cela ne se dit pas, sinon Iyad est en connivence avec des groupes armés du processus de paix, sert de pion pour des puissances au Sahara et coupe le sommeil aux décideurs de Bamako. De ce fait, aussi longtemps que cette crise sécuritaire durera, aussi longtemps le mystère demeurera sur le cas de ce chef terroriste, l’omerta de l’Algérie, la cécité de la Minusma et les erreurs de frappes des forces françaises lui donneront toujours l’occasion de sévir. Et sévir dangereusement contre les autres, toujours avec le sobriquet du ‘’ chef terroriste malien’’. Toute chose, à laquelle si l’on ne prend gare, risquera de porter une atteinte grave à l’image du Mali et des Maliens auprès de pays frères, mais en particulier, faire douter nos alliés sur la sincérité de notre pays à vouloir en finir avec cette histoire de terrorisme. Surtout que les plus hautes autorités maliennes étaient lancées dans un processus de bons offices auprès de on ne sait qui ?
Cela, pendant qu’il est connu que le chef terroriste, Iyad Ag Ghali à part les prises d’otages, a rarement revendiqué une attaque contre le Mali. Ce, contrairement aux attaques menées contre les forces étrangères et des cibles d’autres pays. En témoignent, ses revendications à la suite de l’attaque en février 2016 de la base de la Minusma à Kidal (où sept casques bleus guinéens ont péri), ou encore l’embuscade du 18 mai de la même année, au nord d’Aguelhoc contre le contingent tchadien (5morts). Récemment, le GSIM d’Iyad Ag Ghali, en réponse aux frappes de l’armée française ayant éliminé une vingtaine de terroristes vers la frontière algérienne, a revendiqué l’assassinat des deux militaires français le 21 février dans le nord-est du Mali avant de diffuser, le 1er mars, une courte vidéo de l’otage française Sophie Pétronin, enlevée au Mali fin 2016. La dernière sortie du chef terroriste ‘’malien’’ qui reste toujours dans les esprits est bien celle du lendemain de l’attaque de Ouagadougou. Lors de laquelle les assaillants ont attaqué l’ambassade de France au Burkina et surtout le quartier général de l’état-major du Faso, faisant huit morts parmi les militaires.
En boucle, tous les media occidentaux ne parlaient que du chef terroriste ‘’malien’’. Suivra la sortie de la Procureure de Ouaga, qui a affirmé que les terroristes parlaient en arabe et en bambara (pas dioula). De telles informations ne pourront qu’écorcher davantage l’image des Maliens à l’extérieur. Ce n’est pas pour rien que dans un pays frère comme la Côte-d’Ivoire, depuis l’attaque de la plage de Grand Bassam, à part la carte biométrique, aucune pièce d’identité malienne ne fait foi.
Il sied donc aux autorités publiques de clarifier l’opinion publique nationale et internationale sur la situation du chef terroriste malien du GSIM, Iyad Ag Ghali. Est-il toujours malien ou pas ? Comme font les Américains : quelle somme est proposée à celui qui aurait donné une information le concernant ?
Moustapha Diawara