Le lundi 16 juillet 2018 vers 11 h, il y a eu un accrochage à Yangassadjou, dans la commune rurale de Mondoro, entre des bandits armés et des villageois. Les malfaiteurs étaient venus enlever des chameaux des habitants de ce village. Les assaillants sont arrivés sur 5 motos Sanili et deux motos tricycles. Le combat a tourné au drame.
Le 16 juillet 2018, des bandits armés se sont rendus à Yangassadjou, un village situé dans le cercle Douentza, commune rurale de Mondoro. D’après Dalahadou Ongoiba, un témoin joint par téléphone, ils sont venus à bord de 5 motos Sanili et deux motos tricycles. Lorsqu’ils sont tombés sur un enfant de 12 ans qui faisait paître son chameau dans la brousse, ils lui ont simplement retiré la bête, mais sans le brutaliser. Ils l’ont laissé rentrer au village pour raconter les faits. Quelques minutes plus tard, 5 jeunes se sont mis aux trousses des bandits, les poursuivant à tue-tête, explique le témoin.
Après avoir découvert où la cache des malfaiteurs, les jeunes gens étaient alors sur le point de retourner sur leurs pas pour aller certainement en informer le village, lorsqu’ils ont aperçu 5 motos foncer sur eux, martèle M. Ongoiba. Ils ont rapidement été encerclés par les malfrats qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les cinq jeunes hommes, regrette notre témoin.
Des habitants dudit village ont retrouvé les jeunes gens gisant à terre et rapidement ils ont demandé du renfort auprès d’un village voisin du nom de Douna, à 3 km du lieu du drame.
Aux dires d’un autre témoin, Salou Maïga, c’est à l’arrivée du renfort de ce village voisin qu’ils ont pu maîtriser le terrain pour tenter d’éliminer les bandits qui étaient au nombre de dix (10). Mais toujours est-il que certains ont réussi à s’en fuir et se trouvent encore dans la nature.
Abondant dans le même sens, un autre témoin, Oumar Ongoiba, explique qu’à l’arrivée des cinq jeunes qui poursuivaient les bandits, ces derniers leur ont fait savoir que, puisqu’ils sont venus pour sauver leurs chameaux, aussi bien les bêtes qu’eux-mêmes ne retourneront plus au village.
Rappelons que l’insécurité augmente de jour en jour dans le centre du Mali. Le 7 juillet dernier, plus de 300 motos ont été brulées à Walia. De même, le 12 juillet également, plusieurs jeunes de Nawodiè ont été enlevés et on ne connait même pas encore le nombre exact de victimes de ce rapt. Des exactions extrajudiciaires à Nantaka, les attentats aux véhicules piégés contre les forces Barkhane à Gao et le QG du G5 Sahel à Sévaré sont aussi des faits qui montrent la recrudescence de la violence aussi bien au centre qu’au nord du pays.
À ceci s’ajoutent les 11 morts et 4 blessés à Yangassadjou, le lundi dernier. Il faut vraiment que l’État se soucie des ruraux, Bamako n’étant pas la limite du Mali.
Abdou ONGOIBA, stagiaire