Après sa nomination à Matignon, Manuel Valls a rendu public hier, la liste des membres de son gouvernement. C’est une équipe resserrée et paritaire de 16 membres, dont deux entrants (Ségolène Royal et François Rebsamen). Ces ministres auront rendez-vous pour un premier conseil vendredi et devraient être dotés de secrétaires d’Etat, dont l’affiche sera révélée la semaine prochaine. Le premier problème pour le nouveau Premier ministre sera de convaincre les écologistes de voter la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité, alors que plusieurs dirigeants écologistes l’ont déclaré « invotable ». Même si les écologistes ne votaient pas la confiance, le gouvernement ne serait cependant pas en péril, les socialistes ayant la majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Le Président malien dans le viseur de la France
Pendant combien de temps le nouveau président Malien, Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), va-t-il résister aux bourrasques de la France alors qu’il n’est déjà plus en odeur de sainteté avec le Quai-d’orsay? Un hebdomadaire français révèle qu’il y aurait de fortes odeurs de gaz dans les relations entre Paris et Bamako…
Qu’est ce qui se passe entre IBK et un François Hollande confronté à une impopularité record qui aura coûté au PS, la perte lourde des municipales de 2014 ? On pourrait résumer cette brouille qui risque de faire sauter le président IBK en une seule phrase « Ibrahim Boubacar Kéita refuse de se coucher et Paris n’aime pas ça…».
L’hebdomadaire français « Le Nouvel Observateur » n° 2575 du mois de mars qui révèle le contentieux note que l’intransigeance du président IBK à l’endroit des injonctions de Paris continue de faire tomber des nues les dirigeants Français. Dans l’entourage de Jean Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, on découvre en fin de compte un président qui a « Un affichage positif et une pratique très négative » D’autant plus que IBK fait savoir à qui veut l’entendre qu’il ne « Doit rien à la France » et refuse que « François Hollande lui dise de faire comme ci ou comme ça…»
En fait, l’étincelle qui a mis les nerfs du président malien à fleur de peau, viendrait du forcing du Quai-d’orsay afin de l’obliger à négocier avec la rébellion Touareg, les nouveaux protégés de la France. En effet, Paris ne cesse d’agacer le dirigeant malien avec cette volonté de remettre au centre du débat politique malien les rebelles Touaregs. Ces derniers, toujours en armes après la campagne militaire de la France contre les Djihadistes, seraient tolérer par Paris pour en faire comme à leur habitude le contre poids politique d’un vieux briscard intransigeant et autoritaire comme Ibrahim Boubacar Kéita. De son côté, IBK qui a sans doute compris le jeu malsain de la France, avait été clair pendant la campagne de la présidentielle. Il a promis d’être intraitable avec les rebelles Touaregs. Et pour lui aujourd’hui, négocier avec des bandes qui refusent l’autorité de l’Etat n’est toujours pas à l’ordre du jour. En clair, IBK reste droit dans ses bottes.
Challenger