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Gestion de la migration : Des organisations de la société civile rejettent le Pacte mondial

En marge de la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ; une quinzaine d’organisations de la société civile ont tenu,lundi 10 décembre 2018, un sit-in à Marrakech pour remettre en cause le Pacte qui, selon eux, ne représente pas un changement de politiques migratoires et constituerait un recul en matière des droits humains.

« Inadmissible »,« Nous ne le voulons pas », « Nous disons non à la violation des droits humains », « Libérez nos frontières » ; sont entres autres les principaux messages véhiculés par les manifestants, tous membres d’organisations engagées dans la protection des droits humains surtout ceux des migrants. Ils ont venus de tous les continents pour témoigner leurs désarrois face à l’adoption du PMM, mais surtout pour participer au sommet des Peuples qui avait comme objectif de proposer un Pacte mondial de solidarité avec les migrants et les réfugiés, présenté comme une alternative au pacte mondial.

« L’Europe veut violer les droits humains sous le couvert des Nations unies » 

Selon Federico Daniel Pacheco Frias, membre de la Coordination européenne Via Campessina, une organisation syndicale engagée depuis 2000 dans la protection des droits des migrants, en analysant le Pacte plus en détail, il est plutôt un recul en matière de protection des migrants et de leurs familles tels que prévus dans les conventions internationales déjà approuvées par lesNations unies et d’autres institutions dont l’Organisation internationale du travail (OIT). Comme lui, Aliou Diouf, membre de la plateforme AlarmPhone, une organisation sénégalaise engagée aussi dans le combat pour une mobilité libre et sécurisée pour tous, estime que le Pacte propose une organisation des mouvements migratoires au service des intérêts des Etats et de leurs véritables décideurs. Il accuse les sociétés multinationales et les détenteurs de grands capitaux financiers.

« Mis à part quelques mentions, les droits humains sont écartés de ce texte au profit des préoccupations sécuritaires des économies », analyse-t-il, tout en réclamant le droit à la mobilité des hommes comme des biens. « Pourquoi ils ne mettent pas autant barrières pour bloquer les ressources pillées çà et là ? Les murs qu’ils construisent contre la mobilité des hommes peuvent aussi être érigés contre les ressources pillées et les armes de destructions.Là, il y aura moins de problèmes qui pousseront les gens à se déplacer »,clame M. Diouf.

S’agissant des Etats puissants n’ayant pas signé le pacte, M. Frias, souligne que ce refus est loin d’être le résultat de leur désaccord avec les termes, mais plutôt motivé par leur refus à tout engagement multilatéral sur la migration. « Les chefs de cesEtats, comme le président américain Donald Trump, ont déclaré clairement leur position anti migrants », précise-t-il.

« Le Pacte mondial de solidarité, une alternative sûre »


Sory I. Konaté 
(Depuis Marrakech )Selon les participants au sit-in, le Pacte mondial de solidarité et d’unité d’action pour les droits de toutes les personnes migrantes et réfugiées est une meilleure alternative et apporte plus de solution à la gestion de la question migratoire. Federico Daniel Pacheco Frias explique même qu’il favorise l’autodétermination et la souveraineté alimentaire des peuples,en rendant possible la construction d’économies locales durables, solidaires et justes, tout en reconnaissant aux populations leur droit à vivre dignement sur leurs territoires sans se voir obligés de se déplacer. « Ce pacte garanti aussi la libre circulation et fait la promotion de la coopération régionale et internationale pour établir des politiques publiques de protection de ceux qui optent pour la migration »,a-t-il indiqué.

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