Un poème sur un mur à Dachau
« Je n’ai rien dit…
« Quand ils sont venus chercher les communistes, Je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste
Quand ils sont venus chercher les juifs, Je n’ai rien dit, je n’étais pas juif
Quand ils sont venus chercher les catholiques, Je n’ai rien dit, j’étais protestant…
… Puis ils sont venus me chercher,
Et….il ne restait plus personne pour dire quelque chose »
Martin NIEMOLLER
Sachez-le ! Gens de la DGSE, la matraque ne peut jamais l’emporter sur l’esprit !
Je ne parle pas ici au nom de personne.
Je parle en mon nom propre : une sentinelle du droit, un enfant de ce pays qui commence à ressentir les symptômes de l’odio patria, la haine de la patrie par la faute de ceux qui l’incarnent.
Vous perdez votre temps ! Gens de la matraque
Libérez Clément Dembélé ! Libérez Nouhoum SARR !
La cité a besoin de ses fils.
Vous perdez votre énergie !
Vous perdez votre dignité !
Vos pratiques d’un autre temps, ces enlèvements et séquestrations barbares vous ridiculisent et nous radicalisent.
La force brute qui s’abat sur le simple citoyen en mouvement dans la cité et qui est vaincue devant les colonnes de djihadistes qui fanfaronnent dans les foires foraines de tout le centre du Mali .
Cette patrie faible, qui a choisi de renoncer à la fois au droit, à la morale et maintenant à la légitimité politique jusqu’au sein de l’hémicycle. Il n’y a plus de séparation des pouvoirs. C’est L’exécutif qui fait le législatif. C’est un grand monologue confus et diffus. Tous des esclaves d’une dyarchie dans laquelle nous pataugeons gaiement.
Le professeur Clément se bat contre les mélanges du genre. Son combat, c’est l’intérêt général. Il n’est pas un ennemi à la patrie qu’il faut abattre, il est un soldat de la chose publique qu’il faut au contraire contenir et réduire au silence par l’œuvre de bonne gouvernance , ce pourquoi il bat le pavé. L’intention est noble.
Sachez-le ! Gens de la matraque !
La sécurité d’Etat n’est pas la raison d’État. Et la raison d’Etat n’est pas la raison non plus. Comme le dit Clemenceau : « La raison d’Etat est à la raison comme la musique militaire est à la musique », c’est à dire rien de commun.
Sachez-le ! Gens du pouvoir !
L’efficacité d’un gouvernement ne se vérifie pas par la violence de sa force sur le citoyen mais dans la gestion quotidienne des dossiers brûlants, dans sa capacité à maintenir l’ordre démocratique et le respect des lois même dans les situations de crise.
Or, le Mali d’aujourd’hui est le Mali de la logique à courte vue et le Mali de la terre brûlée, des mauvais Sapeurs pompiers. Les contradictions du plan de lutte contre le Covid-19 en sont les preuves palpables. La stratégie déserte toute action publique. C’est assurément le temps des masques : le fard et le mascara.
A-t-on vraiment besoin de distraire la sécurité d’Etat pour interpeller le citoyen Clément Dembélé ?
Est-il nécessaire de le séquestrer pour des faits délictuels qui relèvent du droit commun ?
Au nom de quoi la DGSE n’est-elle pas tenue de rendre compte de ses détentions au moins à un magistrat instructeur assermenté ?
Au nom de quoi les avocats ne sont -il pas admis à assister leurs clients devant la DGSE ?
Est-elle une unité d’enquête ? Au nom de quelle loi ?
L’article 10 de la Constitution du Mali dispose de façon péremptoire que : « Nul ne peut être détenu pendant une durée supérieure à quarante-huit heures que par décision motivée d’un Magistrat de l’ordre judiciaire. Nul ne peut être détenu dans un établissement pénitentiaire que sur mandat délivré par un Magistrat de l’ordre judiciaire ».
La même constitution garantit à toute personne interpellée le droit de se faire assister par un avocat.
Des concitoyens sont séquestrés pendant des mois et pour certains durant des années sans que nul magistrat ne soit informé.
Où êtes-vous ? Syndicats de la magistrature SAM et SYLIMA ?
La DGSE est-elle au-dessus de la loi ?
Qu’on pende tous que nous n’arrêterons jamais de dénoncer les abus de toutes sortes et les atteintes à la loi.
La pire raison pour un État est la raison d’État, la force brute qui tente de l’emporter sur la stabilité de la loi et des institutions.
.
Dans le climat actuel, le mot d’ordre doit être la pédagogie, l’explication, le faire savoir, la logique de la discussion. Ni les menaces, ni les injonctions ne pourront mettre fin à l’expression démocratique.
La répression policière et la doctrine de la raison d’Etat constituent le cocktail de la trahison du sens réel de l’État démocratique dans lequel nous vivons .
Paix sociale par la force ? L’état perd irrémédiablement sa légitimité.
Comme l’a dit le très grand Me Demba Diallo, ancien Président de l’AMDH, mon modèle d’avocat engagé dans la cité, dans ses confidences : « Même Goliath ( l’Etat) doit avoir peur de David ( le petit citoyen) »
Libérez David Clément DEMBELE.
Libérez David Nouhoum SARR
A bon entendeur, salut !
Me Alassane A DIOP