Le président de l’ONG Urgences Panafricanistes Kémi Séba, qui avait brûlé un billet de 5 000 Fcfa lors d’un rassemblement à Dakar le 19 août dernier, a été placé un garde à vue vendredi matin, a-t-on appris auprès de ses proches.
Des agents de la Division des investigations criminelles (DIC) sont venus interpeller le président de l’ONG Urgences Panafricanistes Kémi Séba à son domicile de Dakar, vendredi 25 août, à 7 heure du matin, pour le placer en garde à vue, a confirmé à Jeune Afrique Hery Djehuty, conseiller et coordinateur stratégique de l’organisation.
Cette interpellation fait suite à un rassemblement « contre la Françafrique » organisé par l’ONG le 19 août dernier sur la place de l’Obélisque, à Dakar, au cours duquel Kémi Séba avait publiquement brûlé un billet de 5 000 Fcfa pour dénoncer cette monnaie qu’il qualifie de « scandale économico-politique d’ordre colonial ».
Selon ses proches, Kémi Séba s’attendait à cette interpellation. De fait, les agents de la DIC ont entendu, jeudi 24 août, les membres de l’ONG qui avaient déposé la demande d’autorisation administrative pour le rassemblement du 19 août. Les agents leur auraient notamment demandé l’adresse de Kémi Séba à Dakar.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, avant son interpellation, l’activiste a posté un message sur sa page Facebook, intitulé « Franc CFA : « La BCEAO porte plainte pour le billet colonial que j’ai brûlé », où il déclare : « Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest), sans doute sur commande de la Banque de France, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme. »
L’article 411 du code pénal sénégalais prévoit que « quiconque aura volontairement brûlé ou détruit, d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de changes, effets de commerce ou de banque, contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge; (…) Si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans ».
Contactée par téléphone, la BCEAO n’était pas joignable à l’heure où nous publiions.
Par jeuneafrique.com