À la suite d’un accident de la route, le bandit est légèrement blessé alors que deux de ses complices y ont perdu la vie. Encore convalescent, il est, par la suite, coincé et interpellé. Ce qui sonna le glas de sa bande.
Les policiers du commissariat de police du 2è arrondissement ont récemment démantelé un réseau de malfrats qui semblait bien organisé dans la commission des actes criminels à travers le District de Bamako et ses environs. Les membres du groupe étaient tellement sûrs d’eux-mêmes qu’ils n’hésitaient pas à se faire entendre souvent hors de la Cité des Trois Caïmans, voire, hors du pays. Ils sont ainsi suspectés d’une attaque à main armée survenue quelques temps plus tôt dans la Région de Bougouni, sur la route de Yanfolila et qui aurait malheureusement coûté la vie à l’adjudant chef de police Maciré Diakité. Cela s’est passé en décembre dernier. Depuis cette date, les policiers traquaient discrètement les suspects. Leur réseau a finalement été démantelé et ses membres envoyés derrière les barreaux. Bref, la dangerosité de cette bande de malfrats se passe de tout commentaire, si l’on en croit nos sources.
Tout est parti d’un terrible accident de la route survenu à Sébénicoro en Commune IV du District de Bamako. Comme cela est généralement le cas en pareille circonstance, les policiers ont été informés de cet accident qui, selon leur informateur, aurait fait plusieurs victimes. C’est comme cela que les limiers ont pris les dispositions pour se rendre sur place. Mais une surprise agréable les attendait alors qu’ils ne se doutaient de rien. Il se trouve que parmi les accidentés, il y avait celui que nous désignerons par ses initiales AB. Celui-là même qui était très activement recherché par la police pour sa possible participation à des actes de braquage à main armée.
Notamment le braquage à la suite duquel, un des leurs a perdu la vie. Arrivés sur les lieux de l’accident, les policiers trouveront que les blessés étaient déjà admis au CHU Gabriel Touré. Entre-temps, leur informateur leur avait déjà mis la puce à l’oreille. Il a été formel quant à la présence du suspect activement recherché depuis des semaines, voire des mois parmi ceux transportés à l’hôpital. Par la suite, nos sources apprendront que deux des passagers, également des suspects étaient décédés dans ce terrible accident.
Dans la foulée, le divisionnaire Mohamed Keïta disposant de renseignements suffisamment fiables, a instruit aux éléments de l’unité de recherche de se rendre à l’hôpital pour tirer les informations au clair. Dans les heures qui ont suivi, tout s’accéléra. Arrivés à Gabriel Touré, les policiers enquêteurs ont compris que les informations données par leur « pion » ne souffraient l’ombre d’aucun doute. Pour des raisons bien compréhensibles, ils ont attendu que ce blessé activement recherché par la police depuis longtemps, reçoive des soins avant qu’il ne soit interpellé. Il en sera ainsi sans autre forme.
Légèrement convalescent, le malfrat, qui était en état de répondre aux questions des officiers de police judiciaire (OPJ) a été conduit au commissariat de police pour audition. Des heures d’interrogatoire ont permis de comprendre qu’il appartenait effectivement à une bande de quatre malfrats, tous aguerris dans la commission d’actes criminels. Très loquace durant son audition, il a expliqué quasiment en détail, les conditions dans lesquelles cet accident est survenu à Sébénicoro qui aurait même coûté la vie à deux de ses complices se trouvant avec lui dans le véhicule.
Mieux, le bandit est allé jusqu’à reconnaître sa participation dans des braquages à main armée dans certains pays de la sous-région. Notamment en Guinée Conakry, au Sénégal et en Mauritanie. Par contre, il a réfuté sa participation à des opérations du même genre survenues quelques temps plus tôt à Kolokani, Nara et Bougouni. Là, il a préféré désigner certains de ses complices comme étant les vrais auteurs. Quelques jours de recherches ont permis aux éléments de la brigade de recherche de mettre la main sur certains de ceux-ci dans différents quartiers de la capitale.
D’autres membres du groupe, ayant compris que le vent tournait en leur défaveur, ont préféré prendre la fuite. C’est comme cela que MS, qui se trouvait parmi ceux interpellés, a avoué la participation des éléments de la bande dans le braquage survenu sur la route de Yanfolila. Braquage au cours duquel, des échanges de tirs ont eu lieu entre les éléments de la bande et la police. D’où la mort de l’adjudant chef cité plus haut fauché par une balle des malfrats.
Avec ces aveux, les policiers étaient convaincus qu’ils tenaient le bon bout dans cette affaire. Ils ont ainsi effectué une perquisition qui leur a permis de mettre la main sur tout un arsenal composé de pistolets et de munitions, de téléphones et d’ordinateurs portables. à ce matériel s’ajoutent plus de 2,5 millions de francs CFA en espèces que les bandits avaient volés lors de leur dernière opération comme ils l’ont eux-même reconnu.
Par la suite, les enquêteurs ont découvert que la bande était mêlée à des attaques à main armée dans certaines localités de la région de Kayes et de Koulikoro. Les preuves étaient suffisantes pour que leurs dossiers ne traînent pas sur le bureau des policiers. Ces derniers les ont envoyés chez le procureur du Tribunal de grande instance de Commune IV du District de Bamako.
Yaya DIAKITÉ
Source : L’ESSOR