Par la grande faiblesse du pouvoir d’IBK, impuissant à résister à la moindre déferlante de menaces à l’ordre publique, tous les signaux laissent aujourd’hui redouter à la disparition du peu qui reste de la République laissant libre cours au potentiel vivier des forces obscurantistes qui guettent la République depuis 2012. Mais où est l’Etat ? Ni la puissance publique qu’incarne l’Etat ni les pouvoirs exceptionnels du président de la République ou “pouvoirs de crise” bien consacrés par la Constitution pour pouvoir organiser la vie sociale ne semble permettre au pouvoir d’IBK de sauver la République. Les successions de démonstrations de force du duo imam Dicko et du chérif de Nioro devenues très régulières depuis quelques années sur la scène politico-sociale ne présagent rien de bon pour la République, même s’ils cèdent de temps à autres aux négociations des pouvoirs publics. Pourtant, « Si l’Etat est fort, il nous écrase. S’il est faible, nous périssons. ” Cette citation de Paul Valéry qui souligne le caractère problématique du rapport entre l’Etat et l’individu, ou l’Etat et la société mérite bien les réflexions au Mali. Incontestablement, l’Etat doit être plus fort que l’individu et la société.
Les récentes déclarations l’imam Mahmoud Dicko qui dominent l’actualité en ce moment au Mali sont des pires menaces jamais proférées à l’encontre de la République, surtout dans un contexte de fragilité notoire pour la nation. Si les remarques de l’imam Mahmoud Dicko sont tant bien vraies et prennent en compte les préoccupations des Maliens, il n’en demeure pas moins que l’approche choisie laisse perplexe. Aussi, il n’est pas la personne non indiquée de par son statut et ses idéaux. Ce leader religieux fait longtemps parler de lui, toujours en faisant peur à la survie des principes sacro-saints de la République dont la laïcité et ce, avec la bénédiction du Chérif de Nioro. Il y a juste quelques jours avant, un autre imam avait ouvertement fait l’apologie du terrorisme avant de faire face à la rigueur de la procédure pénale. Ce phénomène qui a atteint son paroxysme au Mali traduit ainsi en termes juridiques la réflexion de Montesquieu selon lequel: «L’usage des peuples les plus libres qui aient jamais été sur la terre me fait croire qu’il y a des cas où il faut mettre, pour un moment, un voile sur la liberté comme on cache les statues des dieux».
Daniel KOURIBA