Le Gouvernement malien n’est pas d’accord avec la décision unilatérale de la MINUSMA d’ériger une zone de sécurité à 20 kilomètres de la ville de Kidal. En effet, après les sanglants affrontements entre des éléments de la Plateforme et de la CMA à Anéfis, l’organisation onusienne a hâtivement décidé de mettre en place une zone de sécurité, sans même en informer les autorités maliennes. C’est à travers un communiqué publié dans la presse que le Gouvernement a appris cette nouvelle.
A cette attitude maladroite de la MINUSMA, que d’aucun qualifie de manque d’égards envers Bamako, le Gouvernement a eu une réponse très réactive. Dans un communiqué déposé à notre rédaction, il se félicite de la décision de diligenter une mission d’enquête afin d’établir les responsabilités, pour que puissent s’appliquer effectivement les sanctions conséquentes.
«Toutefois, par rapport à la détermination d’une zone de sécurité autour de la ville de Kidal, le Gouvernement exhorte la MINUSMA à rester dans son rôle de protection des populations, et de toutes les populations, dans toutes les zones exposées, à l’instar de Kidal, aux mêmes risques d’insécurité. En la matière, tout traitement inéquitable produira des effets pervers, nuisibles à la recherche de la paix et de la concorde», précise le communiqué.
C’est un véritable désaveu pour la MINUSMA, qui, en agissant ainsi, tend à se substituer à l’Etat malien, qui, après la signature de l’accord de paix et de réconciliation, est censé exercer la plénitude de ses pouvoirs sur toute l’étendue de son territoire.
Ce parti pris confirme les soupçons qui prêtent à la MINUSMA la volonté de vouloir diviser notre pays en deux. En effet, à chaque fois qu’il y a eu une tentative de refaire entrer la région de Kidal dans le giron du Mali, au même moment la MINUSMA se souvient de son rôle.
Rappelons que cette décision de la MINUSMA fait suite à l’affrontement entre des hommes de la Plateforme et de la CMA. Après ces malheureux évènements, l’organisation onusienne au Mali s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle annonce prendre un certain nombre de mesures.
Extrait: «Dans ce cadre, et pour parer à toute éventualité d’une extension des combats, qui pourraient affecter la population de la ville de Kidal, la MINUSMA annonce les mesures suivantes: une zone de sécurité de 20 km autour de la ville de Kidal entrera en vigueur, à partir de demain, mardi 18 août à 8h00, et le restera jusqu’à nouvel ordre. Tout mouvement à l’intérieur de cette zone de sécurité par des éléments de la Plateforme, ou affiliés à la Plateforme, sera considéré comme constituant un danger imminent pour la sécurité de la population de la ville de Kidal. En cas de violation de cette zone de sécurité par des éléments de la Plateforme, ou affiliés à la Plateforme, la MINUSMA agira en conséquence, conformément à son mandat».
Comme l’on pouvait s’y attendre, ces mesures ont été fortement soutenues par la médiation internationale, membre du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Dans un communiqué, la Médiation internationale «apporte tout son soutien aux efforts de la MINUSMA en vue de ramener le calme sur le terrain, ainsi qu’à ceux déployés par le Gouvernement malien, en concertation avec les partenaires du Mali, aux fins de ramener les belligérants au strict respect de leurs engagements».
Voilà bien une attitude qui fonde bon nombre de nos compatriotes à croire que notre pays est victime d’un complot international tendant à le diviser en deux, comme en témoigne le communiqué rédigé par l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise, qui «condamne fermement la décision unilatérale et manifestement illégale de la MINUSMA».
L’ADPS, en conséquence, «exige la révocation sans délai de la Direction politique et militaire de la MINUSMA» et «la levée sans délai et sans condition de la prétendue zone de sécurité abusivement instaurée par la force onusienne».
Youssouf Diallo
source : 22septembre