Où va donc le Mali ?  Est-ce le même pays ? Jusqu’où la dérive ? Quand et comment tout ça va finir ? Qu’a-t-on fait au bon Dieu pour mériter le sort qui s’abat sur la nation ? A quand le réveil des Maliens face aux menaces qui planent sur leur pays ?  Autant de questions qui sont quotidiennement posées au sujet de la situation dramatique que traverse le Mali depuis le coup d’Etat de mars 2012. Dès lors, le Mali entama sa descente aux enfers. Alors que les putschistes se livraient à un pillage éhonté des ressources de l’Etat et de particuliers au sud, les terroristes et autres narcotrafiquants régnaient en maîtres absolus dans le septentrion entièrement occupé par les envahisseurs. Le Mali est livré aux vautours !

Ces actions destructrices (au sud et au nord) savamment planifiées à l’extérieur, ont fini par provoquer l’effondrement de l’Etat. La suite, on la connaît…

En outre, le coup d’Etat et l’occupation du nord, deux évènements dramatiques, sont à la base de la situation désastreuse actuelle du Mali. En effet, ni l’organisation d’élections générales (présidentielle et législatives), ni la mise en place des autres institutions, ni même la reconquête des deux régions du nord-Gao et Tombouctou- (Kidal étant toujours sous contrôle de groupes armés), n’ont contribué à remettre le Mali sur les rails.

Au contraire, le pays s’enfonce chaque jour dans la crise sécuritaire, économique et sociale. L’appât du gain, la course effrénée vers les strapontins et les ressources de l’Etat, l’affairisme, deviennent aujourd’hui le sport favori d’une certaine élite bamakoise. Le tout est couronné par une mauvaise gouvernance qui risque de conduire le pays au fond de l’abîme… Conséquence ? Le Mali est toujours au centre des interrogations et des incertitudes.

L’image du Mali actuel ?  C’est un pays où le chef de l’Etat a instauré un pouvoir monarchique sans précédent. C’est un gouvernement dirigé par un Premier ministre, qui malgré les préjugés favorables, s’est avéré une grosse déception. C’est aussi une équipe gouvernementale lourde et incompétente, composée d’amis, d’enfants des amis et de courtisans.

Le Mali d’aujourd’hui, c’est également une administration caractérisée  par l’absentéisme, et gangrenée par la corruption, le détournement des deniers publics et le clientélisme. C’est aussi une société civile plus alimentaire qu’active.

Le Mali d’aujourd’hui ? Ce sont des leaders religieux (à Bamako) qui ont fait de l’islam un fonds de commerce…Ici, les prêches sont confondus aux discours politiques.

C’est pour toutes ces raisons que le Mali est incontestablement sur une pente dangereuse. Celle de la faillite à tous les niveaux.

C. H. Sylla

source : L Aube