L’acte peut paraître anodin, mais il est d’une très grande portée ; surtout aux yeux de ceux qui en ont été les bénéficiaires. La semaine dernière, au nombre d’une trentaine, des compatriotes ont réussi à regagner le Niger, en provenance du bourbier Libyen.
Parmi eux des femmes, des enfants, mais également des veuves. Ils ont été accueillis, à Agadez par des officiels nigériens, en présence également de M Abdramane Sylla, Ministre des Maliens de l’extérieur. Le chef du département était venu apporter son soutien à ces compatriotes qui ont subi toute sorte de difficultés en Libye. Avec son implication personnelle, nos compatriotes ont pu regagner Bamako (dans la dignité) à bord d’un bus affrété par l’Etat malien. Cet acte d’une très grande signification, prouve, si besoin en était, le changement qui est entrain de s’opérer dans l’attitude d’un ministre plutôt habitué à accueillir les expulsés maliens, une fois à Bamako, ou à l’aéroport international Président Modibo Keïta. Il y a là du nouveau, de la part du ministre Sylla qui, il n’y a pas si longtemps, montrait de l’indifférence face à certaines situations où des compatriotes sont arrêtés, menottés, torturés puis expulsés, comme des parias. Si, en tant que chef du département, lui-même n’accorde aucune importance aux compatriotes pour lesquels il doit sa présence au sein du gouvernement, il ne faut pas s’attendre à ce que nos compatriotes soient mieux traités dans les pays d’accueil. Ce bel acte de respect de l’identité et de la dignité malienne et auquel le Président IBK attaque beaucoup d’importance, vaut au ministre Sylla son classement en tête de notre baromètre, cette semaine.
En Jaune : Housseini Amion Guindo, Ministre des Sports
Les sélections et clubs maliens sont aujourd’hui exclus de toutes les compétitions internationales. Cette décision émanant de la FIFA (fédération international de football) est la conséquence de la décision que le ministre des sports a prise, le 8 mars dernier, pour dissoudre le bureau de la fédération malienne de football ; un acte que la Fifa qualifie d’ingérence gouvernementale dans les affaires de la FEMAFOOT. Deux clubs maliens risquent de subir immédiatement les (dures) conséquences de cette sanction. Il s’agit du Djoliba et les Onze Créateurs, engagés en Coupe de la CAF. Avec cette sanction, les deux clubs risquent de perdre la manche retour du 2e tour sur tapis vert ce week-end. Ce n’est pas tout. Les Aigles également risquent d’être exclus des éliminatoires de la CAN 2019 dont le démarrage est prévu en juin et de ceux du Mondial 2018, qui reprennent en août. Même menace pour la sélection U17 qui doit disputer la CAN de la catégorie en mai. Avec de telles conséquences, des questions sont posées sur les réelles motivations du ministre des sports. Que certains ont toujours accusé de chercher plus à combattre un homme, le président de la fédération, qu’à défendre l’intérêt de notre sport roi. Alors !
En Rouge : Dr Togo Marie Madeleine, Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique
Elle est à la tête d’un secteur (santé) dont les dysfonctionnements se répercutent directement sur les masses populaires, notamment les couches pauvres et vulnérables. Or, depuis plusieurs jours, suite à une grève déclenchée par le syndicat des travailleurs de la santé et de l’action sociale, médecins, infirmiers et sages femmes, ont cessé de prendre en charge les maladies au niveau de tous les paliers de la pyramide sanitaire : Cscoms Csrefs, Hôpitaux. Conséquence ? C’est le deuil au niveau de beaucoup de familles où la maladie d’un père, d’une mère, une tante, un frère ou un cousin, a malheureusement coïncidé avec la grève. Une situation qui est loin d’émouvoir notre ministre. Qui, pendant ce temps, continue, imperturbable, son «Tour Rallye du Mali », pour, semble t-il, aller s’en quérir des conditions de travail des agents socio-sanitaires. Or, elle aurait pu faire l’économie de ces déplacements très couteux au trésor. Car, la grève actuellement observée par les travailleurs, est aujourd’hui le meilleur indicateur pour lui donner toute la situation des agents qui ne seraient pas aller en grève, s’ils étaient dans des conditions favorables.