Les élections législatives de dimanche se sont déroulées dans des conditions acceptables sur toute l’étendue du territoire. Le constat est dressé par la Mission d’observation électorale (MOE) de la CEDEAO lors d’une conférence de presse organisée lundi au Grand hôtel de Bamako. Le point de presse était animé par le Pr Amos Sawyer, ancien président du Gouvernement intérimaire d’unité nationale du Liberia et chef de la Mission d’observation électorale de la CEDEAO dans notre pays. C’était en présence de nombre d’autres diplomates de la sous-région.
Les responsables de la MOE ont tenu à partager avec la presse les premières conclusions qui se dégagent après le débriefing des 100 observateurs envoyés sur le terrain. Le Pr Amos Sawyer a tenu tout particulièrement à féliciter les autorités maliennes pour la volonté affichée dans l’organisation et le bon déroulement de ce scrutin.
Dans une déclaration préliminaire lue par Léopold Ouédraogo, le chef de cabinet du président de commission de la CEDEAO, la MOE constate qu’en raison de la recrudescence des actes de terrorisme au nord du pays, la campagne électorale n’a pas connu une grande ferveur dans cette région. Elle aura a été toutefois pacifique partout mais peu enthousiaste. La mission, par ailleurs, se félicite de l’amélioration du processus de vote, le jour du scrutin notamment, l’arrivée à temps des agents électoraux et du matériel électoral, la présence des représentants des partis politiques, des agents de sécurité et le bon déroulement des opérations de vote.
Cependant certaines difficultés demeurent, notamment le faible taux de participation sur toute l’étendue du territoire, un cas isolé de vol d’urnes constaté et une faible représentativité des femmes qui constituent seulement 14 % du total des candidats.
Toutefois, la MOE de la CEDEAO assure que ces insuffisances ne sont pas assez significatives pour affecter la conduite des élections conformément aux normes universelles acceptées. Bien que non intentionnelle et compréhensible, la privation d’électeurs potentiels du nord instable, et de plusieurs jeunes de leur droit de vote ainsi que la faible participation des électeurs potentiels au scrutin, sont regrettables.
Globalement, la mission juge que les élections législatives du 24 novembre 2013 se sont déroulées dans des conditions acceptables de liberté et de transparence.
En ce qui concerne les problèmes identifiés, la MOE recommande, dans la perspective des prochains scrutins, l’intensification par les organes de gestion des élections du Mali, les partis politiques et autres acteurs, de la sensibilisation des électeurs sur les enjeux de ces scrutins. Elle encourage d’ores et déjà la future Assemblée nationale à la réflexion afin de prendre des initiatives sur la rationalisation et la consolidation de l’administration électorale pour une plus grande efficacité. Elle recommande aussi de réviser certaines dispositions constitutionnelles et le rapport coût-efficacité des élections législatives, la pertinence d’un processus électoral à deux tours en particulier.
La MOE de la CEDEAO reste convaincue que ces élections offriront une plate-forme légitime pour guider le processus de la réconciliation nationale et les efforts de reconstruction en cours et engage la CEDEAO à accompagner le Mali dans ce sens.
La mission de la CEDEAO félicite également la MINUSMA et l’Opération Serval et toute la communauté internationale pour leur appui aux efforts du pays dans le rétablissement et la stabilisation de la sécurité et de l’ordre institutionnel.
Lougaye ALMOULOUD