« La CMA informe l’opinion nationale et internationale, conformément à toutes les positions observées depuis 2017 dans ce cadre qu’elle ne peut participer dans les conditions du calendrier actuel à des élections dont le collège est déjà convoqué pour un premier tour du scrutin fixé au 29 Mars 2020 »,peut-on lire en introduction dans le communique de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Le groupe armé dit prendre en compte le bien-fondé de la Résolution N°1 du Dialogue National Inclusif portant sur la nécessité d’organiser dans les meilleurs délais des élections législatives.
Cependant si participation doit y avoir, la CMA met celle-ci sous réserve d’un certain nombre de préoccupations : « La diligence d’engager le processus de la réorganisation territoriale et du nouveau découpage administratif, une prise en compte et en charge dans le prochain processus électoral des Régions de Taoudéni et de Ménaka en plus des Cercles d’El-Moustarat et d’Achibogho dont l’organisation territoriale a été adoptée par le Gouvernement en Conseil de Ministres depuis le 28 Février 2018 et surtout la possibilité de faire participer les centaines des milliers des réfugiés et déplacés internes.
Dans le communiqué publié en date du 25 janvier 2020 puis signé par le porte-parole de la CMA, Eouari Brahim AG EOUEGH, les groupes armés ne peuvent « indéfiniment cautionner qu’une importante frange de la population puisse encore être privée pendant un autre quinquennat de ses droits civiques et de ses chances à participer à la construction législative de la nation », non plus ignorer les dispositions de l’Accord qui stipule en son Titre I dans le cadre des mesures destinées à assurer une meilleure gouvernance. Selon l’Accord, le Chapitre 2 – Article 5 – Paragraphe 3 – Alinéa 3, il est dit qu’« une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales ».
Pour la CMA, les périodes électorales constituent un danger pour les acquis de la stabilité encore précaire. Car soulignent les mouvements, que les élections facilitent la mise en œuvre des courants antagoniques à travers les campagnes électorales partisanes. « Un tel engagement serait de nature à saper dans le contexte présent tous les efforts de réconciliation engagés avec leurs corolaires de détérioration des arrangements sécuritaires et une totale opacité des opérations électorales », indique le communiqué.
Pour ailleurs, la CMA à travers ce communiqué a demandé au gouvernement de reconsidérer la mise en instance répétée des dispositions de l’Accord de Paix et la Réconciliation au Mali issues du processus d’Alger sous prétexte d’incompatibilités de calendriers unilatéralement arrêtés et cela dans un contexte de redynamisation parrainé par les recommandations des assises de haut niveau tenues à Bamako le 19 Janvier 2020.
Elle a aussi lancé un appel à la Médiation Internationale et toutes les parties prenantes « en vue d’intercéder auprès du Gouvernement du Mali contre la propension à la violation de l’Accord signé le 20 Juin 2015 en lieux et places du respect des engagements endossés et déclinés par feuilles de route consensuelles qui priorisent les actions adossées au Comité de Suivi de l’Accord comme gage et repère de confiance nécessaire ».
- Komi