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Election présidentielle 2013, scrutin du 28 juillet : Un cafouillage qui provoque colère et incertitudes dans l’électorat

La date du 1er tour de l’élection présidentielle toujours fixée au 28 juillet 2013 approche inexorablement. Mais l’impréparation et les multiples insuffisances au niveau de l’organisation font planer des incertitudes sur la tenue effective du scrutin ainsi que la crédibilité du processus. En attendant, la colère est perceptible au sein de la population par rapport à l’amateurisme qui contrarie les assurances données par les autorités quant à la bonne organisation du scrutin dans le délai imparti.

electionLa période officielle de transfert et autre inscription sur la liste électorale a pris fin le 27 juin dernier à minuit. Mais déjà la veille, la plupart des centres de réclamation ouverts à ce sujet, notamment dans les mairies, le travail avait été arrêté dès le 25 juin à midi, visiblement sans aucune raison évidente. Surpris par cet état de fait, ils sont aujourd’hui nombreux les compatriotes qui se plaignent du processus en cours.

Les uns pour n’avoir reçu aucune explication, ni d’information sur l’arrêt ou la suspension brutale des opérations de transfert, de réclamation ou d’inscription. Les autres pour l’extraordinaire désordre qui caractérise la publication et l’affichage des listes dans les différents lieux retenus à ce sujet. Il y a aussi le fait que les populations estiment n’avoir pas été suffisamment informées sur l’identification et la localisation de ces sites d’affichage.

Après avoir fait le tour de quelques sites, notamment en Commune VI dans le district de Bamako et à la mairie de Kalabancoro, la situation diffère selon les zones. En effet, au Centre Olympafrica de Banankabougou, il ne restait quasiment plus rien des affiches collées à même le mur du bâtiment et le long de la clôture à la date du 26 juin 2013.

En plus des parties visiblement arrachées par les intéressées, des pans entiers des documents jonchent un peu partout le sol dans la cour, voire au dehors. A la mairie de Sogoniko et Kalabancoro, les affiches semblent avoir fait l’objet d’un meilleur traitement, en termes de sécurisation et d’accessibilité, contrairement au centre d’affichage de l’Ecole communautaire de Yirimadio (ancien poste) où « des enfants » auraient simplement mis toutes les affiches en morceaux, selon le gardien des lieux.

Mais le résultat, semble être le même partout où notre équipe de reportage s’est rendue en fin de semaine dernière. Des milliers de compatriotes se plaignent de n’avoir pas retrouvé leurs noms sur la liste électorale publiée par le gouvernement, bien qu’ayant été enrôlés lors du Ravec.

Ils sont ainsi nombreux les compatriotes de l’intérieur comme de l’extérieur à se plaindre pour ne pas pouvoir jouir de ce droit fondamental que la Constitution leur donne comme « arme » en tant que citoyen malien. Une colère légitime est donc perceptible pour ces personnes frustrées ou flouées.

Qu’en est-il alors des déplacés et autres compatriotes refugiés dans les pays de la sous-région ? Cette situation rajoute davantage aux inquiétudes liées aux difficultés organisationnelles du scrutin à la date indiquée. Ceux-ci mis l’un dans l’autre, ne justifient-ils pas aujourd’hui un report pur et simple de l’élection présidentielle prévue le 28 juillet prochain afin d’éviter une autre crise post-électorale dont le pays se passerait volontiers en l’état actuel ?

Certes, la pression est forte sur les frêles épaules du gouvernement de transition. Mais cela justifierait-il une organisation bâclée d’une élection aussi cruciale pour l’avenir de notre pays ?

Au sortir d’une crise aussi profonde qui a sérieusement affecté l’unité et la cohésion nationale, toutes les parties prenantes dans une sortie de crise au Mali doivent s’assurer de la transparence du scrutin, mais aussi de la crédibilité des résultats.

D’où, l’impérieuse nécessité d’organiser le scrutin visant à l’avènement d’institutions légitimes et crédibles dans les meilleures conditions possibles, seul gage pour éviter des troubles post-élections, dont le pays n’a aucunement besoin aujourd’hui.
Bréhima Sidibé

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