Dans le cadre de la quinzaine de l’environnement, les services techniques en charge de l’assainissement ont visité la station d’épuration de Sotuba. A l’issue de cette visite de terrain l’Agence nationale de gestion des stations d’épuration du Mali (ANGESEM) qui pilote cette station d’épuration des eaux usées, a planté 250 pieds d’eucalyptus sur le site afin de mettre un bémol à l’exhalation de la puanteur. C’était, à la faveur de la journée de reboisement dénommée » Ecran vert « .
Pour les visiteurs, l’expérience de la station d’épuration de Sotuba doit être renforcée dans la mesure où elle permet de mettre hors d’état de nuire les eaux usées de plus de trente unités industrielles de la zone industrielle. Sa capacité de 5000 m3 ne lui permet pas de s’ouvrir au traitement des déchets liquides des ménages et des hôtels.
La visite guidée a permis à l’Agence, de présenter sa station d’épuration et d’expliquer son mécanisme de fonctionnement, ainsi que les ambitions affichées. L’ouvrage qui a une capacité de traitement de 5000 m3 par jour fait face aux déchets liquides de plus d’une trentaine d’usines de la zone industrielle de Bamako. La station d’épuration de Sotuba est construite sur une surface de 11 ha. Grâce à un réseau d’égouts d’une longueur de 7,5 km, une cinquantaine d’unités industrielles seront bientôt connectées à la station. D’une capacité de traitement de 5000 m3 d’eaux usées par jour, l’ouvrage permettra de traiter l’ensemble des rejets industriels liquides de la zone. La station de pompage est équipée d’un dispositif de récupération composé de deux vis appelées » vis d’Archimède « . Chacune de ces vis a une capacité de 300 m3 par heure. Mais il y a 11 unités industrielles qui sont les plus polluantes. Au total, 600 m3 sont évacués vers les bassins d’épuration de la station par les vis d’Archimède. Le dispositif d’épuration se compose de 2 bassins anaérobies, de 8 bassins facultatifs oxygénés et des lits de séchage des boues à ciel ouvert.
Avant l’ouverture de la station d’épuration de Sotuba, ces eaux usées industrielles étaient directement drainées dans le fleuve, entraînant la pollution de ce patrimoine indispensable. Mais, précise Lamine Théra DG de l’Agence, la station ne reçoit pas pour l’instant toutes les eaux usées de Bamako, notamment celles des ménages ou de certains grands garages qui déversent des huiles usées. Aujourd’hui, la station ne dispose pas de tous les équipements lui permettant de dépasser le cadre des déchets liquides de la zone industrielle qui couvre une superficie d’environ 400 ha. Aucun produit chimique n’est utilisé dans le traitement de ces eaux dans lequel interviennent des algues et des matières organiques. Et pour renforcer ses capacités dans le traitement des eaux usées, l’Agence vient de planter 250 pieds d’eucalyptus afin de limiter l’exhalation des odeurs nauséabondes qui se dégagent de la station d’épuration pour s’étendre sur les quartiers périphériques.
Créée en 2007, l’Agence de gestion et des stations d’épuration du Mali est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et l’autonomie financière. Sa mission principale est d’assurer la gestion durable des stations d’épuration des eaux usées et des ouvrages annexes. Elle doit promouvoir et veiller à la gestion des ouvrages d’assainissement. Mais aussi, à identifier, organiser et renforcer les capacités d’études et de réalisation des infrastructures d’assainissement. D’autres tâches concerneront la conception, la coordination, le suivi et le contrôle de la réalisation, l’installation ou la réhabilitation des ouvrages et équipements et la contribution au transfert de la maîtrise d’ouvrage de l’État aux collectivités territoriales.
Ousmane COULIBALY