Le Mali est aujourd’hui à la croisée des chemins. Après une période d’hibernation suite au putsch du 22 mars 2012, il est plus qu’opportun d’organiser des présidentielles. Elections qui permettront à notre pays de redorer son blason démocratique et d’amorcer sa marche vers un développement harmonieux.
A quelques semaines des élections, des doutes et des supputations vont bon train. Les uns et les autres se demandant de l’organisation d’une élection libre et transparente. D’où des voix s’élevant que l’organisation de ces élections ne servira qu’à faire des élections bâclées. Pourtant, en n’allant pas aux urnes, le Mali va laisser la porte ouverte à beaucoup de possibilités, qui ne sont pas que bénéfiques pour notre jeune démocratie.
Par ailleurs, la fragilité de la sécurité du pays est telle qu’il est important de renforcer notre armée, surtout qu’il y a encore des terroristes jihadistes dans la nature. Et cette situation a amené la communauté internationale à s’investir dans la formation de nos militaires, d’assurer leur traitement et d’envoyer des casques bleus. Ces aspects interpellent fortement notre responsabilité, sachant que nous n’avons plus les moyens de notre sécurité.
Il est nécessaire de signaler que la majeure partie de ceux qui veulent le report des élections et qui sont en train de faire murmurer cela, ne sont pas en général prêts ni financièrement ni politiquement pour se frotter aux suffrages. Donc, leurs attitudes sont plus motivées par des ambitions personnelles que par des sentiments patriotiques. Nous devons aujourd’hui tout faire pour éviter une « somalisation » de notre pays, avec son corollaire de misères. Les Maliens doivent savoir que la communauté internationale après avoir tout tenté en Somalie n’a pas hésité de les laisser à leur sort pendant vingt ans.
Vingt ans de lutte de pouvoir, de guerre civile, de tueries et surtout une période qui a été propice au développement d’une milice islamique (les Shebabs) qui est en train de rendre la paix perpétuellement précaire.
OBLIGATION DE FAIRE DES ELECTIONS ET TRES VITE
En effet, le Mali ne peut plus durer dans l’état d’exception, cette position nous amènera à coup sûr à la case de départ. C’est-à-dire avec un pouvoir dépourvu d’autorité qui sera vite remplacé, et aujourd’hui l’alternative possible ne sera que les militaires. Et puis, le nord du Mali sera vite repris par ou les Touaregs du MNLA ou par les jihadistes, mais plus par le MNLA, car la France n’acceptera pas, après tant de sacrifices, laisser le nord du Mali être envahi de nouveau par les jihadistes. A ce rythme, nous serons nous-mêmes les auteurs de la séparation de notre pays. Car, personne ne nous prendra au sérieux si nous n’avons pas de pouvoir légitime, même ceux qui nous ont promis les 3,7 milliards d’euros. Et sans ces fonds comment allons-nous redémarrer notre pays?
Personne ne considérera nos engagements, même les mouvements, tels que le MNLA et autres, bien que nous les traitons de ne pas être représentatifs des populations du nord, et s’ils sont mieux organisés que notre Etat, ils finiront par être plus écoutés que nos autorités. Nous devons aujourd’hui par tous les moyens et par tous les sacrifices sauver notre pays.
Donc, qu’il vente ou qu’il neige nous devons aller aux urnes, même si nous devons marcher sur des braises. Si nous parlons de mois de carême, c’est parce que le pays est calme. Si nous parlons de période de culture, c’est parce que le pays est calme.
La Syrie dans sa situation actuelle peut-elle faire un mois de carême tranquille ? Les agriculteurs Syriens ont-ils la paix nécessaire pour cultiver ? La population syrienne a-t-elle la sérénité pour profiter de ses produits agricoles et de son beau pays, qui n’est plus qu’abime? Non!
Alors, peuple du Mali, partons aux urnes pendant qu’il est encore temps, pour avoir un Président légitime, même s’il est mal élu, il aura plus d’autorité et nous représentera mieux. Les années qui viennent doivent être des années de transition légitime au lieu d’un chaos.
A bon entendeur, salut!
Ousmane COULIBALY