La moralisation du financement des activités de la campagne présidentielle est d’une actualité brûlante et commande aux plus hautes autorités une attention particulière. Cela requiert des investigations, afin de connaître les sources de financements des candidats.
La loi électorale du Mali est claire. Elle stipule qu’aucun candidat ne doit être financé par un milieu économique, cela afin d’éviter des collusions entre les tenants du pouvoir et le milieu économique. Pourtant, depuis l’avènement de la démocratie, il y a comme une sorte d’irruption d’opérateurs économiques sur la scène politique malienne, sans qu’on ne pipe mot. Nombreux sont les acteurs du secteur privé qui sont à la fois politiques et commerciaux.
Le constat qui s’impose malgré la multitude de formations politiques, c’est que le besoin de financements est récurrent à tous les niveaux. Faute de remplir les critères d’éligibilité et de financements des partis politiques, la quasi-totalité des formations politiques peinent à se maintenir et à satisfaire aux besoins de fonctionnement. A ces conditions, les observateurs avertis s’interrogent sur l’avenir de nos partis politiques et comment satisfaire la location des sièges, l’animation et la mobilisation des militants ainsi que le fonctionnement des structures. D’où l’importance de la question des financements des campagnes électorales qui nécessitent la mobilisation de gros moyens financiers.
La veille de l’ouverture de la campagne présidentielle 2013 qui se tiendra dans un contexte de crise généralisée, un candidat doit avoir plus que sa verve et son style pour convaincre les électeurs. Car, en plus de casquer 10millions pour sa caution, il doit avoir les moyens de sillonner tous les cercles et grandes circonscriptions, sans oublier l’animation et la logistique qui ont un coût. Mais, le constat qui se dégage, est que nos candidats disent tous être en mesure de satisfaire aux besoins de leur campagne. Il est alors impératif de savoir qui finance ou qui est derrière tel ou tel candidat au fauteuil présidentiel. A ce niveau la Cour constitutionnelle doit veiller à mettre toute la lumière sur l’argent investi dans la campagne. Sinon comment peut-on comprendre que quelqu’un qui peine à payer le loyer de son siège et tenir, de manière régulière, les assises statutaires de son parti, puisse se lancer dans une course aussi onéreuse que la présidentielle ? Sur cette question, certains observateurs font remarquer que pour une participation effective à la présidentielle, un candidat doit mobiliser au moins un milliard de nos francs, afin de compter avec les favoris.
La campagne électorale est la période de la surenchère pour les candidats et l’argent a une place prépondérante dans l’organisation.
Le financement de la campagne des candidats est une question d’ordre éthique et qui mérite une implication soutenue de tous pour la moralisation de la vie politique.
Bara de DARA