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Edito : l’ultime bataille de An Tè Abana

Apparue telle une thérapie de choc face à la mal gouvernance et à la dictature du pouvoir financier issu de la délinquance financière, la plateforme An tè Abanna, dès sa naissance en juin 2017, a bénéficié d’un assentiment populaire, parce qu’effectivement comprise comme une proposition de réponse à la crise multidimensionnelle au Mali.

Avec ses composantes civiles et politiques (associations et organisations de la société civile, partis politiques et personnalités d’obédiences diverses) la plateforme An tè A banna a réussi son baptême de feu en emportant une empoignade engagée, obligeant le pouvoir à renoncer à réviser la constitution malienne du 25 février 1992. Le slogan ‘’touche pas à ma constitution’’devenait une réalité après que la plateforme ait lancé un ultimatum au Président IBK, l’invitant à surseoir à son projet de révision constitutionnelle.

Après des moments de vicissitude, des acteurs de cette plateforme se découvrent un agenda de promoteurs du changement. Le courant s’élargit et s’intensifie par la signature de la ‘’Coalition pour l’Alternance et le Changement’’ dont l’essentiel des composantes veut un nouvel ordre politique et de gouvernance, à l’instar de l’opposant Tiebilé Dramé du Parena, qui en a fait sa bataille de longue date. Comme lui, le Collectif pour la Défense de la République (CDR) de Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, et autres qui sont arrivés à la conclusion que le changement passera par l’alternance, ont choisi de soutenir le candidat de l’URD Soumaïla Cissé, pour « ensemble, restaurer l’espoir » en l’élisant président de la République lors de la présente élection présidentielle. Mis en ballotage, le Président sortant Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) sera-t-il le « président partant », à l’issue du scrutin du 12 août prochain ? La plateforme An Tè Abanna, prône une autre gouvernance. « … la gouvernance actuelle du pays, que nous avions dénoncé lors du projet de révision constitutionnelle, demeure dans l’incapacité de créer la confiance entre les Maliens et les institutions de leur pays … », indique la Plateforme dans sa déclaration relative au déroulement du 1er tour de l’élection présidentielle, au cours d’une conférence de presse, le samedi 4 août 2018, marquant ainsi le réveil de An Tè Abanna d’une longue hibernation. L’organisation de veille citoyenne se signale sur le front du changement. C’est qu’elle pense avoir une bonne posture pour gagner l’ultime bataille du refus de l’ordre ancien.

B Daou

Source: Le Républicain

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