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Edito: Le Mali en grève

Dire que les Maliens sont fâchés est un doux euphémisme. Partout au Mali, aujourd’hui, les citoyens recourent aux formes de protestations les plus variées. En effet, on observe la récurrence inquiétante des conflits sociaux. Des grèves, marches et sit-in sont, ainsi, régulièrement organisés,  à l’intérieur et à l’extérieur du pays, par des Maliens pour dénoncer leur mal-de-vivre (démolition d’habitats, injustice, impunité, inaccessibilité des documents de voyage, détérioration du cadre de travail…) et se faire entendre. Le syndicat des travailleurs des impôts, déjà parti en grève de 72 heures au mois de juillet, ne décolère toujours pas. Et prévoit une autre grève, illimitée cette fois-ci, sur toute l’étendue du territoire national à partir du début du mois prochain.

drapeau mali vert jaune rouge

C’est là un nouveau coup dur à venir pour l’économie du pays  quand on sait l’importance des recettes générées par cette structure dans le fonctionnement de l’Etat. Dans la semaine du lundi 17 au mercredi 19 de ce mois, les services du Centre hospitalier universitaire(CHU) Gabriel Touré ont été paralysés par la grève du syndicat de l’hôpital. Les travailleurs réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Une menace de grève plane également sur les aéroports du Mali. En effet, dans un préavis daté du 11 août dernier, le comité syndical des employés des services aéroportuaires envisage d’aller en grève, les 26 et 27 de ce mois, si ses revendications ne sont pas satisfaites.

Et pas plus tard qu’hier, les opérateurs du transport en commun ont observé une cessation de travail à la suite de l’incident survenu entre un policier et un chauffeur de Sotrama, le mardi 18, à Garantiguibou. L’affrontement qui s’est soldé par deux morts et quatre blessés graves, selon des témoins, a amené les transporteurs en commun à paralyser une partie de la ville de Bamako.

En plus des grèves, des marches et des sit-in de protestations sont organisés un peu partout. Les Maliens de France ont manifesté  le samedi passé contre l’injustice et l’impunité  dont le régime se serait rendu coupable. Dans la même veine, lundi dernier, le « Collectif plus jamais ça », qui a simulé un communiqué de « Conseil de ministres », au vitriol, a tenu un sit-in pour exiger des autorités gouvernementales un hommage aux militaires maliens tombés au front.

L’heure est donc grave et le pouvoir en place doit en être conscient. Il y a de quoi, en effet, susciter stupeur, fureur, et bruit. Déjà décrié pour  sa gestion inefficace de la crise au Nord et de l’insécurité  généralisée, le gouvernement d’IBK doit rapidement prendre la mesure de la situation afin de parer au plus pressé. Parce que la permanence de cette agitation sociale est le signe d’un malaise profond, une déception de taille.

Madiassa Kaba Diakité

source :  Le Républicain

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