Alors que les politiciens du M5 qui n’ont jamais réussi l’examen des urnes pour accéder au pouvoir, s’attendaient à s’agripper sur la gestion de la transition, celui qu’ils appelaient affectueusement ‘’autorité morale’’ leur fait faux bond. Quoi de plus dur pour eux que de voir le M5, ce conglomérat d’aventurier, mourir de sa belle mort ? Sans Merci !
Issa Kaou N’Djim avait donc raison : « les fous ont fait la révolution que les opportunistes ont fini par récupérer». Pour dire que la participation de l’Imam Dicko, son Cheick, à toutes les étapes de la désignation du Président de la Transition Bah N’Daw et du Premier ministre Moctar Ouane en est la preuve.
« Le M5-RFP est mort de sa belle mort », annonçait le coordinateur national de la CMAS Issa Kaou Djim, qui a échappé bel à un lynchage des amis du mouvement.
Les innombrables sorties du Comité stratégique du M5-RFP sous la houlette de Choguel Kokalla Maïga n’ont pas masqué cette vérité. L’imam Mahmoud Dicko, non moins autorité morale du mouvement, sera la personne à jeter la poudre à la figure du M5 qu’il avait pourtant bercé avant de berner.
Au lendemain du coup d’Etat, l’imam menaçait le CNSP en ces termes : « Désormais on ne donnera un chèque en blanc à personne [Ndlr : CNSP]. Personne ne fera ce qu’il veut de façon anarchique de ce pays, c’est fini. Permettez-moi de saluer les jeunes héros qui sont venus parachever les luttes de plusieurs jours. Je leur demande de tenir leur parole. Ce sont nos frères et nos enfants. Je leur demande de ne pas commettre les mêmes erreurs que les autres. Qu’ils s’asseyent avec le M5 ainsi que toutes les forces vives pour parler dans la dignité et dans l’entente. Qu’ils arrêtent de se la jouer solitaire dans leur coin ! Ils sont enfermés là-bas dans leur coin, les gens y font des va-et-vient…Je suis retourné dans la mosquée mais n’oublions pas que la mosquée est au Mali. Je suis retourné dans la mosquée mais je reste dans le Mali ».
Cette déclaration a conforté à outrance la branche politique du M5-RFP, qui veut traiter avec le CNSP d’égal à égal. Mais Choguel et acolytes apprendront à leurs dépens la triste réalité. Car non seulement la junte au pouvoir les a mis au placard, leur mentor de Dicko a quitté le navire pour préserver son image et sauvegarder ses intérêts.
L’imam de Badalabougou a rompu avec le M5-RFP dont le mobil principal est le fauteuil présidentiel. Il ne digère pas bien la méthode de la branche politique du mouvement, miné par des trahisons internes, l’intérêt personnel, les coups bas. Cela était pressenti dans les propos de Issa Kaou Djim longtemps considéré comme le porte-voix de l’imam. «Le M5’RFP est mort de sa belle mort», c’est «la transition ne devrait pas être un tremplin» aux politiciens au sein du mouvement pour accéder au pouvoir.
«Aujourd’hui, nous n’avons plus les mêmes objectifs quant à la transition…La mort du M5 est actée », avait pesté Issa Kaou Djim. Qui interroge: « Est-ce que le peuple malien est dans la logique de conduire le pouvoir à des chefs de partis politiques » ? « Je ne pense pas », répondit l’intéressé selon lequel « la position de la CMAS n’est pas calquée sur la position des partis politiques ».
Comme l’affirmait un proche du mouvement ayant requis l’anonymat, « Issa Kaou Djim dit haut ce que l’imam Dicko pense bas ».
Ainsi, dans le processus de désignation du Président et du vice-président de la Transition ainsi que du Premier ministre, l’imam de Badalabougou a participé à toutes les étapes. Certaines indiscrétions font même savoir que le tout nouveau Premier ministre Moctar Ouane est un proche de l’Imam. Comme Boubou Cissé qu’il a finir par vouer aux gémonies ? L’avenir nous le dira.
D.C.A
Source: Le Soft