Pour partager avec l’opinion nationale et internationale, le contenu du dernier rapport du Directeur Exécutif de l’ONUSIDA « Savoir, c’est pouvoir » publié le 21 novembre à Abidjan en Côte d’Ivoire, le bureau pays de cette organisation a animé, le jeudi, une conférence de presse à son siège à l’ACI 2000. Elle était Co-animée par Ndimira Nsabimana Félicité Directrice pays et de Pr Moussa Maïga, secrétaire exécutif du haut Conseil National de Lutte Contre le SIDA.
Première à intervenir, Mme Nsabimana dira que l’ONUSIDA mise en place en 1996 avec en son sein 11 agences Co-pérennantes pour assurer la coordination des interventions liées aux agences des nations unies, est un programme commun de l’ONU sur les VIH-SIDA. Il vise aussi, dit-elle, le plaidoyer, le renforcement du partenariat et la mobilisation des ressources afin de favoriser la réalisation des activités dans les pays dans le cadre de la lutte contre le VIH et le SIDA.
Parlant du rapport, elle déclara : « Il a été publié en prélude de la commémoration de la journée mondiale de lutte contre le VIH-SIDA (célébrée le 1er décembre de chaque année), pour faire un plaidoyer et lancer un appel à la réalisation des objectifs liés aux engagements pris par les chefs d’Etat en 2016 pour aller vers l’élimination du SIDA en 2030 ». Cela, argumente-t-elle, en passant par des objectifs à réaliser en 2020, notamment l’objectif 3fois. Qui veut dire :90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement antirétroviral durable et 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.
Selon elle, ce rapport part du principe qu’une personne dépistée positive au VIH, mis sous traitement ARV, bien suivie avec une charge virale indétectable ne transmet plus le SIDA. En termes de statistiques, par rapport aux données publiées sur la situation globale de la lutte contre le VIH et le SIDA, elle a relevé que 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH, et 21,7 millions avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2017.
Aussi en 2017, poursuit-elle, 1,8 million de personnes sont devenues nouvellement infectées par le VIH et 940 000 personnes sont décédées des maladies liées au SIDA. « Depuis le début de l’épidémie, 77,3% de personnes ont été infectées par le VIH, 35,4 millions de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA et environ 9,4 millions de personnes ne savaient qu’elles vivaient avec le VIH » a-t-elle précisé, tout en regrettant que plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH, soit 52,56% n’a pas de suppression de la charge virale.
Plus loin, elle a touché du doigt au rapport qui établit des disparités entre les régions en matière de charge virale mais aussi entre les pays d’une même région. « Ces disparités s’expliquent par des obstacles qui handicapent la réalisation de la charge virale en générale dans les pays » a-t-elle précisé.
Selon elle, pour renverser cette faible tendance de charge virale indétectable et aider les pays à accélérer la réalisation de l’objectif, ‘’90-90-90’’ il faut une volonté politique plus affirmée, plus de financements domestiques et internationaux à mobiliser, l’utilisation efficiente des financements mobilisés, le renforcement des services de santé et une approche du VIH fondée sur les droits de l’homme.
A son tour, le secrétaire exécutif du Haut Conseil National de lutte contre le SIDA, a fait un bref commentaire de la situation de notre pays par rapport à la lutte contre le VIH et SIDA. Selon le Pr Maïga, la situation sécuritaire, politique et économique a fait que les ressources liées à la lutte contre le VIH et le Sida ont diminué. Cependant, affirme, t-il, malgré ces difficultés le Mali, selon les études faites a une prévalence stable de 1,1%.
Par Jean joseph Konaté
Source: Le Sursaut