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GRAINE DE VERITE : Frôler le pire

La légalité au Mali est mise à rude épreuve. Le problème n’est pas seulement l’incivisme, ni la méconnaissance de ses droits, des droits des autres, de ses devoirs et des devoirs des autres, mais la maîtrise erronée de la démocratie et ses principes.

La preuve de cette triste réalité, nous a été encore donnée de voir de la part de l’opposition samedi. Une opposition, qui est pourtant animée par des hommes et femmes ayant assumé durant les différents régimes de hautes fonctions. Des personnalités dont certains n’ont pas seulement fait leurs armes dans l’exécutif, mais aussi au sein du parlement. Mais aujourd’hui sous la carapace d’opposants, ils veulent se comporter comme des pyromanes à tout vent. Leurs positions affichées n’augurent rien de bon. Tout simplement parce qu’ils campent sur le maximalisme, plutôt le rejet total et le refus catégorique. Aveuglés par leur volonté de faire couler le régime, ils ne voient aucune des vagues d’ouverture et de dialogue offertes à eux par le pouvoir et même de la part des chefs religieux dont le Cardinal Zerbo. Tels des automates sourds et muets la situation difficile du pays n’est aucunement leur préoccupation. La crise gronde, la levée de boucliers est générale. Plusieurs parties de la ville en ont subi les contrecoups enflammés samedi. Ceux qui vivent de la sueur de leur front, pour se mettre à l’abri de ces échauffourées de mauvais aloi, ont fermé boutique, pour ensuite regagner la famille les poches vides. Il reste évident que l’enveloppe politique végète toujours avec souvent des infos de100 millions remis à tel ou tel dont 20 millions de commission pour tel ou tel. Ou même 40 millions volés dans le bureau de tel ou tel chef de parti.

Or il est bien établi que la crise politique sous nos cieux aggrave le marasme économique. Les heurts perturbent les activités économiques. De sorte que, tant que l’instabilité politique perdure, tant que les investissements locaux et étrangers se font rares, la production stagne et les exportations se réduisent comme peau de chagrin.

Devant les QG et domiciles de nombreux de ces patrons de l’opposition, vrombissent des V8 et autres gros cylindrées. Dans leur situation luxuriante, pour la plupart tronquée, ils poussent la dérision dans des dimensions à choquer le bas peuple. Comment peuvent-ils obliger la tenue d’une marche interdite pour ensuite n’apparaître qu’à travers des posts sur Facebook ?

Par rapport à cette marche du samedi. La question qui sied est de savoir : une activité reste-t-elle légale quand elle est interdite par les autorités publiques compétentes ?

La réponse n’est pas à chercher dans les anciens livres et documents juridiques. En droit comme dans la vie en société lorsqu’une chose est interdite par celui ou celle qui a le pouvoir de l’interdire rien d’autre ne pourra la légaliser.

Il convient d’admettre que les protagonistes de l’opposition dépassent les limites, outrepassent leurs droits politiques et bravent les forces de l’ordre. Cela en vertu de quel droit, plutôt de quelle indocilité ?

Les juristes qui emboitent les mêmes bottes qu’eux soutiennent que la règle sont les principes démocratiques et l’exception, l’interdiction faite à la libre pratique de ces principes.

Depuis quand la tenue d’une marche interdite est plus un principe démocratique que le respect d’une décision de l’autorité publique ?

C’est un fait. Ils ont maintenant commencé à donner corps à leur dessein : « sans eux c’est le chaos pour le Mali ». A bien des égards, on a déjà frôlé le pire, car ces politiques n’en finissent pas de faire subir au pays leurs navrantes contestations viriles.

Moustapha Diawara

Source: Le Sursaut

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