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Débats – Financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest : Les sous d’un engagement

Des sources de financement et des solutions au terrorisme en Afrique de l’Ouest ont été disséquées par des spécialistes de la question à   l’occasion  d’un panel du Réseau des jeunes pour la promotion des droits de l’Homme.

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C’est connu de tous : les mouvements terroristes détiennent un trésor de guerre. D’où provient cet argent qui leur permet de financer leurs opérations ?  Woré Ndiaye, spécialiste de la question, a répondu à   cette interrogation à   l’occasion d’un panel organisé par le Réseau des jeunes  pour la promotion de droits de l’Homme  (Rjpdh), en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann dans le cadre des Mardis libéraux de cette Fondation. Développant le sous-thème : «Financement du terroriste en Afrique de l’Ouest», Woré Ndiaye  a cité le commerce, le trafic d’armes, d’humains, le trafic sur des cartes de crédit, de drogue, la contrebande, la cybercriminalité, la création de compagnies fictives, le financement des mosquées, le commerce des véhicules d’occasion, et les contributions des gens qui croient à   l’idéologie djihadiste. «Le financement peut se faire par des contributions de petites sommes, la mendicité pour lever des fonds», a signalé Mme Ndiaye Mais, fait-elle savoir, il y a une source de financement  dont on ne parle pas souvent, à   savoir les alliances entre activistes. «C’était le cas lorsque Al Tourabi  (ex-leader politique soudanais) a donné en mariage sa sœur à   Ben Laden, ce qui est une sorte de coalition  qui entraîne le financement du terrorisme», confie-t-elle.  Cette forme de financement ainsi que bien d’autres sont courantes en Afrique de l’Ouest, selon la spécialiste, surtout dans les zones très proches du Sénégal. «On a tendance à   sous-estimer ces pratiques, tenter d’affirmer que cela n’existe pas ici. C’est pareil  lorsqu’on parle de financement à   travers l’immobilier, ce sont des pratiques très notées dans le financement du terrorisme  à   travers le monde et en Afrique de l’Ouest», explique-t-elle.
Pour faire face au terrorisme, Woré Ndiaye préconise une coalition des Etats. «Se tendre la main, partager des informations, impliquer les populations dans les processus, la Société civile», dit-elle. Elle déplore que lorsque qu’il s’agit de lutte contre  le terrorisme, l’on laisse le travail aux Forces de l’ordre et aux Etats alors que tel ne  devait pas être le cas. Pour elle, le Sénégal doit faire partie des G5 du Sahel pour résoudre le terrorisme dans la sous-région. «On est en train de faire le lobbying  car le Sénégal est un pays stratégique non seulement dans la zone mais également en Afrique et à   travers le monde, c’est un pays diplomatique, connu et respecté, en témoigne sa présence au Conseil de sécurité», développe la spécialiste qui trouve aussi importante l’implication  du pays dans l’Oci et dans plusieurs réseaux.
Pour le professeur Bakary Sambe, les solutions militaires sont certes nécessaires mais ne peuvent pas régler le problème du terrorisme. Les exemples de l’Afghanistan avec la présence des forces américaines depuis des années, du Nord Mali, de l’Iraq où la situation s’est empirée avec la naissance du Daesh, montrent les limites de l’intervention militaire. Il pense qu’il est temps d’explorer d’autres voies de sortie de crise  qui peuvent être la déradicalisation, des désertions des mouvements afin de réintégrer les combattants. «Il faut penser à   des stratégies, inclusives, globales et régionales», prône Bakary Sambe. Il affirme que la menace est réelle au Sénégal, sinon, l’Etat n’aurait pas communiqué et pris des mesures sécuritaires comme il le fait depuis quelque temps. «Par la grâce de Dieu, le Sénégal est resté cet îlot de stabilité dans cet océan d’instabilité qu’est la région ouest africaine», se félicite le professeur confiant que  le secret de cette stabilité se trouve dans  le modèle démocratique et sur le plan religieux par le rôle fondamental joué par les guides confrériques grâce à   qui, «l’islam  n’a jamais été un facteur déstructurant de la société mais plutôt un facteur de cohésion sociale». «Ce patrimoine est précieux et certains essaient de le menacer en prônant des idéologies importées pour essayer de les imposer. Il faudrait que la société, le monde éducatif et l’Etat prennent toutes les dispositions pour que ce modèle sénégalais, qui a assuré cette sécurité, soit préservé à   tout prix», invite-t-il. Cependant, prévient-il, «ces confréries doivent prendre en charge la forte demande spirituelle d’une jeunesse connectée au monde entier, qui lorsqu’elle ne trouve pas des éléments de satisfaction dans ce socle spirituel, serait tenter à   chercher ailleurs».
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Source: Sen360.com

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