ADO était, semble-t-il, bien informé du soutien apporté par le chef d’état-major général des FRCI, le Général de corps d’armée Soumaïla Bakayoko à Gilbert Diendéré, a-t-on appris deLa Lettre du Continent. Tout est parti d’un article publié par Rfi le 22 janvier dernier qui évoquait un coup de fil entre les deux hommes et qui se rapportait au putsch manqué auBurkina Faso.
ADO aurait couvert l’action de son sécurocrate.
ADO aurait eu vent de l’existence d’une conversation téléphonique entre le patron desForces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), le Général de corps d’armée, Soumaïla Bakayoko et le commandant de l’ex-Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), le GénéralGilbert Diendéré.
Le jeudi, 21 janvier 2016, soit 24 heures avant la publication de l’article de Radio France Internationale, le chef de l’Etat ivoirien,Alassane Dramane Ouattara (ADO) a reçu en audience le représentant de la radio française sur les bords de la lagune Ebrié (Abidjan), Frédéric Garat. Au cours de ce tête-à-tête entre les deux hommes, il a été question de révéler au numéro 1 ivoirien la teneur de la conversation téléphonique entre les deux officiers généraux dans les heures chaudes du putsch de septembre dernier.
Stupéfait non pas à cause du fait qu’il y ait eu un échange entre le chef des forces de Défense et de Sécurité ivoiriennes et la rampe de lancement de la garde prétorienne de l’ex-chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré, le Président Alassane Ouattara ne se doutait pas certainement qu’il pouvait exister un enregistrement de leur entretien. Après le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro (visé par un mandat d’arrêt international lancé par la justice militaire burkinabè dans le cadre de cette affaire), c’est au tour du sieur Bakayoko d’être épinglé. Comme quoi, le téléphone est devenu un appât non négligeable.
Notons que le Général Soumaïla Bakayoko avait déclaré à Diendéré : « Tôt ou tard, l’issue va se resserrer, se resserrer, se resserrer et tu n’auras plus aucune marge de manœuvre. Et là, d’abord, ils vont tout mettre sur toi. Ça il faut le savoir. Politiquement ils vont te dire « tu es le plus gradé, tu es un général ». Ils vont estimer que c’est toi qui as mis les gens dans cette situation-là. Et si tu ne fais pas attention, tes propres petits vont se retourner contre toi. Et après c’est vous et vos familles qui vont payer (…) Donc monte un truc bien. »
Source: Afrique sur 7