Soro est toujours dans l’oeil du cyclone. Après avoir lancé un mandat d’arrêt international contre le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne mi-janvier, la justice militaire burkinabè persiste pour entendre le chef du Parlement ivoirien. Elle serait en possession de preuves matérielles incriminantes le numéro 2 ivoirien, d’après Jeune Afrique.
Soro traqué par la justice burkinabè.
Soro est considéré comme l’un des cerveaux du coup d’État manqué de septembre dernier au Burkina Faso. Malgré les nombreuses tractations diplomatiques entre Abidjan etOuagadougou, la justice militaire burkinabèrefuse de faiblir voire d’abandonner la procédure. Mieux, elle vient de brandir deux éléments qui prouvent que le numéro 1 des parlementaires ivoiriens n’est pas étranger à la tentative de bouleversement de l’ordre constitutionnel au Faso.
Pour ce faire, les magistrats burkinabè reviennent sur les résultats de la perquisition de la résidence ouagalaise de Soro. Ce jour-là, 300 gilets pare-balles, des grenades et une forte somme d’argent avaient été découverts chez lui. Autre pièce à conviction sur laquelle le parquet militaire se fonde, c’est l’intrusion le 19 septembre sur le territoire ivoirien ou du moins à quelques mètres de là d’un hélicoptère de l’armée du Burkina. Selon les informations reçues et alors qu’on est au plus fort du putsch, l’appareil volant a fait le trajet Ouaga – Niangoloko, à quelques encablures seulement de la Côte d’Ivoire.
En outre, le témoignage des militaires à bord de l’hélicoptère a fini de convaincre les Juges de l’implication de Soro. Au nombre de cinq parmi lesquels figurait un haut dignitaire del’ex-Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP), en l’occurrence le Capitaine Gaston Ouédraogo qui n’est autre que le grand argentier de l’ancienne garde prétorienne de l’ancien chef de l’État burkinabè, Blaise Compaoré. Ces hommes disent avoir reçu des autorités ivoiriennes une valise d’argent et du matériel militaire composé essentiellement de grenades lacrymogènes.
Rappelons que le 17 septembre 2015, une horde de mutins issus du RSP et commandés par le Général Gilbert Diendéré a tenté de renverser les autorités de transition en place, prenant au passage en otage le Président Michel Kafando et son Premier ministre, le Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba Isaac (bombardé Général de division depuis lors). Éclatera par la suite le scandale des écoutes téléphoniques entre Guillaume Soro et l’ex-chef de la diplomatie burkinabè, Djibril bassolé, qui sera diffusé sur internet sous la forme d’une bande-son par le journaliste d’investigation franco – Camerounais, Théophile Kouamouo.
C’est le début d’un feuilleton rocambolesque qui embrasera les relations bilatérales entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara montera au créneau via un communiqué de la Présidence de la République de Côte d’Ivoire pour apaiser les tensions. Mais selon toute vraisemblance, son action tarde encore à porter ses fruits. Un haut responsable de l’appareil judiciaire du Faso, proche du dossier Soro et qui a préféré garder l’anonymat, a confié : « Nous disposons de plusieurs éléments prouvant que l’opération a été supervisée par Soro. »
Source: Afrique sur 7