La campagne de navigation de la Compagnie a été officiellement lancée hier à Koulikoro
Les campagnes de navigation de la Compagnie malienne de navigation (Comanav) constituent une période d’enthousiasme et de grande joie à Koulikoro. En effet, la reprise de la navigation donne un regain de dynamisme à l’activité économique et a des retombés sur la vie des habitants de la ville. Les localités traversées par les bateaux profitent également des campagnes de navigation. Mais ces campagnes qui commençaient jadis en juillet démarrent de plus en plus tardivement. Cette situation est due principalement aux difficultés sur le chenal navigable du fleuve Niger. Mais qu’à cela ne tienne. Les cérémonies de lancement des campagnes mobilisent toujours du monde comme c’était le cas hier au siège de la Comanav à Koulikoro.
L’événement a été présidé par le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mme Traoré Seynabou Diop, en présence de ses collègues de l’Artisanat et du Tourisme, Mme Nina Wallet Intallou, et de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Sambel Bana Diallo.
Après ce lancement officiel, les gens peuvent désormais voyager en bateau de Koulikoro à Gao en passant par Tombouctou à un coût moins cher en comparaison avec les tarifs pratiqués dans les autres moyens de transport, tout en faisant la découverte du beau paysage que cette partie de notre pays offre.
Le maire de la commune urbaine de Koulikoro, Youssouf Papa Traoré, a rappelé le rôle de la navigation dans le désenclavement de notre pays. Elle permet notamment de relier les localités auxquelles seul le bateau a accès et de transporter en grande quantité, une certaine catégorie de marchandises. En plus des personnes, la société transporte divers produits, des matériaux de construction, des hydrocarbures et des engins lourds etc…
Pour le directeur général par intérim de la Comanav, Sory Ibrahim Kéïta, la société est un outil important de désenclavement, mais elle reste confrontée à de nombreuses difficultés. Au nombre de ces difficultés, la vétusté de ses bateaux, l’ensablement du chenal navigable du fleuve Niger, le problème de recouvrement des créances de l’Etat ou encore l’insécurité dans la partie nord de notre pays où se déroulent 80% des activités de la compagnie.
Les conséquences de l’ensablement du chenal navigable a fait que seul le bief nord du fleuve Niger est de nos jours exploitable par la Compagnie qui, dans le temps reliait aussi la capitale à Kankan en Guinée.
Malgré ces obstacles, la Comanav continue d’exister grâce à la volonté politique des autorités et à l’engagement de son personnel qui n’entendent pas abandonner un outil d’intégration hérité des pères de l’Indépendance, un outil qui est fort de symbolique, a estimé Sory Ibrahim Kéïta. Celui-ci souhaite que le carburant pour les bateaux soit exonéré de TVA afin d’alléger les charges de fonctionnement de la Compagnie qui a actuellement seulement 3 à 4 mois dans l’année d’exploitation contre 9 dans le temps.
Le ministre Mme Traoré Seynabou Diop a relevé que la Comanav est le cordon ombilical qui relie le sud et le nord de notre pays. Elle est un facteur de brassage culturel et un acteur majeur du désenclavement et a été longtemps une de nos fiertés nationales. Aujourd’hui, bien que les difficultés assaillent la société, celle-ci n’est pas et ne sera pas délaissée par le gouvernement. Ainsi, outre les contrat-plans successifs, le gouvernement va poursuive le dragage du fleuve, le nouvellement de la flotte, l’élaboration du code fluvial et la prise en charge des dommages causés pendant la crise sécuritaire du Nord, a assuré le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement.
« A mes concitoyens de la zone d’influence de la Comanav je vous demande de faire confiance à cette société qui est la vôtre et de prendre goût au voyage en bateau, toute chose qui permettra de mieux découvrir le Mali profond, ses dunes de sable, son artisanat, et sa culture », a expliqué Mme Traoré Seynabou Diop.
Les ministres Mme Nina Wallet Intallou, et Sambel Bana Diallo ont exprimé l’intérêt qu’ils accordent à la pérennisation de la Comanav qui est un outil d’intégration et d’approvisionnement des localités dont un grand nombre n’est accessible que par le fleuve pendant une partie de l’année.
Rappelons que la COMANAV compte de nos jours six bateaux dont deux nouveaux qui ont un tirant d’eau à charge de 0,80 mètre et une vitesse de croisière comprise entre 20 et 25 km.
B. COULIBALY
Source : L’ Essor