Près d’un an après le massacre d’Ogossagou, les habitants du village situé au centre du Mali ont de nouveau été pris pour cible. Selon les autorités maliennes, 31 personnes ont été tuées le 14 février dernier. Une équipe du Comité international de la Croix Rouge (CICR) s’est rendue sur les lieux pour apporter un soutien psychologique et une assistance d’urgence.
« Ils ont tout brûlé et il ne nous reste plus rien. Tout ce qui était dans ma chambre : argent, vivres… Bref, tout a été brûlé. Ils ont emporté nos troupeaux. On n’a plus rien« , témoigne un habitant qui a requis l’anonymat.
Pour les survivants, cette seconde attaque a été un second coup. Ils ne s’étaient pas encore remis du choc des évènements du 23 mars 2019.
« Nous avons survécu à la première attaque. Nous n’avions jamais pensé que cela pouvait se reproduire. Ma famille et moi sommes désemparés. Nous avons la peur au ventre, nous n’arrivons plus à dormir et à manger. Nous voulons partir ! « , explique un autre habitant.
Quelques jours après, le CICR a apporté un soutien émotionnel aux personnes les plus affectées. Plus d’une centaine d’hommes, de femmes, d’adolescents et d’enfants en détresse psychologique sont suivis individuellement, en famille et/ou en groupe.
« Les rescapés vivent dans la peur d’être de nouveau attaqués. L’accompagnement psychologique est la meilleure manière de les aider à surmonter le traumatisme pour se reconstruire« , explique Salma Ben Abdallah, psychologue pour le CICR.
Ces violences reflètent la dégradation sécuritaire et l’exacerbation des tensions dans le Centre du pays. L’insécurité s’est progressivement étendue du Nord du pays vers le centre et les zones limitrophes du Niger et du Burkina Faso. Dans la région de Mopti, les populations continuent d’être prises pour cibles. Ces derniers mois, les déplacements ont dramatiquement augmenté et leurs durées sont plus longues.
« Tous les acteurs de violences doivent protéger la vie et la santé des personnes et respecter leur dignité et leur humanité. Ils doivent également respecter les biens individuels et collectifs. Les exactions contre les personnes doivent cesser« , rappelle Abdou Aissami, chef de la sous-délégation du CICR à Mopti.
En raison de l’insécurité, plusieurs organisations humanitaires sont obligées de restreindre leurs rayons d’action dans certaines parties du pays. Cette situation a un impact très négatif sur les conditions de vie des personnes qui dépendent de l’aide humanitaire.