Les chauffeurs de camions-citernes et autres gros porteurs ont décidé d’aller en grève depuis la nuit du dimanche 24 janvier 2016 à 23 heures et continueront jusqu’au mercredi 27 janvier 2016. Cette grève est observée jusque dans les ports de chargement à l’extérieur du pays par les chauffeurs de camions-citernes et les gros porteurs. Le trésorier du Syndicat des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali, Mouctar Drabo, explique les raisons de leurs motivations.
Au sujet des raisons de cette grève de 72 heures des chauffeurs de camions-citernes et autres gros porteurs, le trésorier général du Syndicat national des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali, Mouctar Drabo, explique : «La raison principale de la grève est que nous ne sommes pas payés à hauteur de souhait et nous ne sommes pas non plus inscrits à l’INPS. Nous avons demandé à nos employeurs de nous mettre dans nos droits, mais sans succès.
À cela se sont ajoutés des problèmes que nous rencontrons avec les citernes que nous chargeons en carburant et autres produits liquides. Quand on charge les citernes en carburant, du lieu de chargement à la destination finale, la quantité supposée s’évapore, mais est calculée par ceux qui font le chargement. Cela est bien précisé dans le bordereau qu’on nous donne pour le destinataire. Mais je peux vous assurer que le manque estimé et calculé par ceux qui font le chargement, n’est pas pris en compte à l’arrivée et ce maquant est imputé au propriétaire du camion-citerne et ce dernier, à son tour, l’impute au chauffeur qui n’est aucunement responsable de cet état de fait».
Et à notre interlocuteur de poursuivre : «Pour le chargement en carburant du Niger ou de la Côte d’Ivoire pour le Mali, le trajet exige l’évaporation d’une certaine quantité de carburant, mais nous sommes incompris par les responsables en charge du contrôle des produits entrants, je veux dire la douane. Elle ne tolère pas ce manque justifiable et cela engendre une situation de crise entre le chauffeur et son patron qui va amputer de la facture le carburant évaporé.
Et si le salaire du chauffeur ne couvre pas le manque créé du fait de la distance, il est parfois envoyé en prison. De même avec les autres gros porteurs. Dans le port, ce sont les machines qui font le chargement et c’est par tonnage. Mais une fois qu’on arrive ici au Mali, après la décharge, tout est pesé par sac. Avec ce calcul, il peut y manquer 1 ou 2 kg par sac. Une fois de plus, on trouve que c’est la faute au chauffeur ; donc, il doit payer. De ce fait, nos salaires qui ne suffisent pas, se volatilisent ; les primes de voyage ne nous reviennent plus, parce que nous sommes endettés. Quel avenir peut-on avoir avec un tel travail ? Nous avons demandé aux plus hautes autorités de statuer sur notre sort, mais en vain. Voilà pour quoi nous avons opté d’aller en grève de 72 heures».
Gabriel TIENOU/Stagiaire
Source: Le Reporter