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BUSINESS DU PELERINAGE A LA MECQUE Un grand coup de balai dans la filière privée du Hadj

Les événements de l’année dernière qui ont endeuillé des centaines de familles au Mali, voire des dizaines de milliers de famille dans le monde, ont certainement poussé les gouvernants des pays pourvoyeurs de pèlerins à procéder à une introspection profonde aboutissant à une série d’innovations. Cela passe par un grand coup de pied dans la jungle de la filière privée.

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 Le pèlerinage à la Mecque est une affaire trop sérieuse pour les musulmans qui sacrifient tout pour accomplir ce 5è pilier de l’islam. Cette ferveur est de plus en plus exploitée par des agences de voyages qui poussent comme des champignons pour uniquement capter une part de ce marché juteux du Hadj.

 

Les agences de voyage en règle vis-à-vis de la règlementation internationale en la matière se comptent au bout des doigts dans notre pays. Ils étaient déjà un nombre restreint avant la crise multidimensionnelle de 2012. Mais depuis lors, c’est la traversée du désert pour les voyagistes et le nombre des élus en mesure d’émettre des billets de transport aérien s’est rétréci comme une peau de chagrin. La plupart n’étant donc que des rabatteurs qui vivent de commissions, devenues d’ailleurs de plus en plus rares, depuis que les compagnies aériennes ont opté pour ne rien leur reverser ou à la limite leur laisser des broutilles. A charge pour les agences de voyage de se sucrer sur le client. Une sorte de surfacturation du billet qui pousse donc les clients à aller directement vers les compagnies aériennes, presque toutes représentées au Mali.

Reste donc le business du Hadj qui attire beaucoup d’agences de voyages. Elles semblent être crées uniquement pour cela. Pourquoi pas, il y a à boire et à manger à chaque campagne de pèlerinage à la Mecque.

Mais il se trouve que, dans le cadre d’une réponse à la menace terroriste, le Royaume d’Arabie saoudite a mis en place une kyrielle de mesures à faire respecter scrupuleusement par tous les pays qui envoient des pèlerins. Par ailleurs, des agences de voyages de la filière privée malienne ayant déjà été épinglées par les autorités saoudiennes, à cause de défaillances en ce qui concerne la gestion des pèlerins sur place aux Lieux de l’islam, des mesures ont été édictées pour que les cas constatés ne se renouvellent. Un an après la chute d’une grue et la bousculade de Minnah qui ont causé une hécatombe, les autorités saoudiennes ne fléchiront donc en rien sur les conditions à remplir aussi bien par les pèlerins que par les voyagistes et transporteurs.

Mises devant leurs responsabilités, les autorités publiques du Mali, comme leurs homologues des autres pays musulmans pourvoyeurs de pèlerins, doivent suivre la mouvance. C’est dans ce cadre qu’après plusieurs missions menées sur place auprès des responsables saoudiens, le ministère des Affaires religieuses et du culte a certes décroché de bons points avec l’augmentation du quota de pèlerins alloués au Mali, mais devra aussi sévir pour assainir la filière privée du Hadj.

Désormais, les quotas ne seront affectés qu’aux agences aptes à participer à la campagne du Hadj. Fini donc le business consistant à décrocher un quota à revendre comme s’il s’agissait de coton ou de cacahuètes. Pour y parvenir, le ministère des Affaires religieuses et du culte a défini un cahier de charges définissant des critères administratifs et financiers pour toute agence de voyage désirant postuler à la campagne du Hadj 2016.

En effet, au plan administratif, il faudra, pour les agences de voyage, détenir un agrément d’agence de voyage. Ce qui est quand même le minimum pour exercer. Ensuite, cet agrément devrait prouver une ancienneté d’un an,  en tenant compte de la date limite de dépôt des dossiers. C’est dire que toute agence n’étant pas à jour sur ce plan, est déjà éliminée du Hadj de cette année.

Une autre condition s’avère sélective car rares sont les agences en mesure de produire un contrat de bail ou titre de propriété de siège. Et pourtant c’est un élément du dossier à fournir, en plus d’une attestation de paiement des cotisations à l’Inps. Pour clore ce volet administratif du dossier, évoquons l’attestation de bonne fin d’exécution qui n’est délivrée, pour cette année,  que par le ministère des Affaires religieuses et du culte, parce que chargé du pèlerinage.

Au plan financier, il est exigé à chaque agence ou groupement qui postule à la campagne du Hadj, un contrat d’assurance en mesure de couvrir les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile personnelle. Evidemment, avec la preuve du paiement de la patente de l’année en cours ou de la preuve de l’exonération si besoin en était.

Pour éviter que des agences détournent la contribution du pèlerin destinée à la Maison du Hadj (200 000 FCFA par pèlerin actuellement) une attestation émanant de la Maison du Hadj est désormais exigée. Notons que 17 voyagistes privés doivent près de 90 millions FCFA à la Maison du Hadj, pour n’avoir pas reversé ladite contribution des pèlerins.

Des mesures salutaires et qui constituent un véritable coup de balai dans la filière privée du pèlerinage. Mais si prendre ce genre de mesures c’est une chose, les appliquer reste une autre affaire et c’est là où le ministère des Affaires religieuses et du culte est très attendu.

En effet, sur un quota de 9 000 pèlerins accordé par l’Arabie Saoudite au Mali cette année, la filière gouvernementale ne pourra en convoyer que 1500. Il faudra donc une quinzaine d’agences de voyage répondant aux exigences du cahier de charges pour s’occuper des 7500 autres pèlerins. Ce qui est loin d’être évident. Alors, que faudra-t-il faire ? La réponse est dans l’avenir.

A.D.

 

Source: sphynx

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