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Brigade du Pôle économique et financier : la porte d’entrée de la lutte contre la corruption

Le Pôle économique et financier relève avant tout de la Cour d’Appel de Bamako, à travers le tribunal de 1ère instance de la commune III. C’est une juridiction composée de 4 chambres et d’une Brigade. C’est à cette Brigade, qui constitue la portée d’entrée en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière, à laquelle nous nous intéressons aujourd’hui.

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Le Pôle économique et financier couvre Bamako, Koulikoro, Sikasso et Ségou. Il est composé de 4 chambres dont chacune est dotée de juge. Elles  traitent des infractions sous l’autorité du Procureur de la commune III. Au niveau du Pôle économique et financier, il y a une Brigade qui a pour mission de faire les enquêtes avant que le procureur ne choisisse un juge. Cette Brigade travaille sous la direction d’un militaire hors pair, le tout nouveau lieutenant-colonel, Hamadoun Traoré.

Le lieutenant-colonel Hamadoun Traoré est un pur produit de la gendarmerie et de la justice malienne. Officier militaire et magistrat, il est difficile pour les pilleurs de l’Etat de s’en sortir facilement devant lui. Homme efficace et discret, il est toujours prêt à bondir sur les dossiers de corruption, de délinquance financière et autres malversations. Même s’il souffre d’un problème de moyens.

Tenez, le Pôle économique et financier de Bamako ne possède qu’un seul véhicule  qui est à la fois au service des 4 chambres et de la Brigade. Encore que la sécurité même du bâtiment pose problème : 4 gardes y veillent dont deux sont actuellement en formation. Pire, ils n’ont aucun moyen pour se défendre en cas de problème. Mais cela n’entame guère la détermination du lieutenant-colonel Traoré et celle de son équipe.

Faut-il préciser que le but de la Brigade n’est pas de juger ou punir. La démarche de la Brigade est plus dissuasive, d’autant qu’il est avéré qu’il vaut mieux dissuader souvent les bandits à cols blancs que de les mettre en prison. C’est pourquoi, au niveau de la Brigade, certains pilleurs de l’Etat passent aux aveux et même remboursent des sommes colossales avant d’être mis à la disposition du juge. Le patron de la Brigade, avec tact et intelligence, parvient à faire raisonner certains dès le début des enquêtes préliminaires.

Par ailleurs, dans le cadre de ses activités de lutte contre la délinquance financière, la Brigade du Pôle économique et financier, sur instructions et sous la direction du procureur de la République près le tribunal de 1èreinstance de la commune III de Bamako, a ouvert plusieurs enquêtes qui ont donné lieu à des recouvrements, essentiellement par la recette générale du district de Bamako et l’agence comptable du trésor. C’est ainsi que du 1er  janvier 2012 au 17 septembre 2013, grâce à la Brigade, la somme de 1.602.999.838 Fcfa a été recouvrée.

Dans les détails, le ministère de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales vient en tête avec 744.784.150 Fcfa, puis le Bureau des produits pétroliers des Douanes avec 612.103.562 Fcfa. Le DAF de la Primature avec 72.400.000 Fcfa. Plusieurs autres structures et ministères sont concernés par les malversations, comme le Fonds de solidarité nationale, l’Ortm, PAM, le Trésor de Ségou, le Commissariat à la sécurité alimentaire.

Actuellement, le DAF de l’Université de Ségou est arrêté pour détournement de plus de 500 millions de Fcfa. En effet, suite à une vérification du Bureau du Vérificateur général, l’ancien directeur administratif et financier de l’université de Ségou, Famoryba  Doumbia,  a été arrêté avec l’un des fournisseurs de l’université de Ségou. En plus de cela, il y a le dossier ouvert sur l’octroi de la 3ème licence de téléphonie.

Affaire à suivre.

 

Kassim TRAORE 

Source: Le Reporter

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